(Québec) (Québec) Un service rapide par bus (SRB) sur le pont de Québec pour contrer le troisième lien, une nouvelle ligne de tramway entre Limoilou et Charlesbourg et la démolition de segments d’autoroutes : Québec solidaire promet pour 5,3 milliards de projets en transport dans la région de la Capitale-Nationale.

« En ce moment, à Québec et au Québec, on est enfermé dans un cercle vicieux. On a de plus en plus de véhicules sur les routes. On développe de plus en plus d’autoroutes. Donc il y a de plus en plus de véhicules. Donc il y a de plus en plus de trafic. Et la roue tourne. Et la roue tourne. Et la roue tourne », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois mercredi, lors de la présentation de son plan « Révolution transport » pour la région de la Capitale-Nationale.

C’est cette roue qui tourne, ce cercle vicieux que M. Nadeau-Dubois veut briser avec sa « révolution » de mobilité. Son pari : que l’environnement est une « valeur québécoise » et que les citoyens sont prêts à délaisser leur voiture si on leur offre une option rapide, confortable et peu coûteuse.

Il s’engage à réaliser la première phase du tramway, et à ajouter une nouvelle branche qui relierait Limoilou et Charlesbourg, en ajoutant deux lignes de SRB, dans l’axe du boulevard Charest, puis vers le Nord-ouest, en passant par Vanier, pour aller rejoindre les banlieues de Lebourgneuf et Neufchâtel. Féroce critique du troisième lien, il promet plutôt un nouveau SRB « du centre-ville de Lévis à l’ouest de Québec, en passant par le pont de Québec ».

Démolir des autoroutes

Le parti souhaite également démolir quatre segments d’autoroute pour les remplacer par des boulevards urbains.

  • Robert-Bourassa, à proximité de l’Université Laval
  • Laurentien, à l’entrée de la basse-ville de Québec
  • Charest, entre le quartier Saint-Sauveur et l’autoroute Robert-Bourassa
  • Dufferin-Montmorency, sur les rives de la baie de Beauport

Au total, le plan de QS coûterait 5,3 milliards. Quant au calendrier de réalisation, M. Nadeau-Dubois espère que le « plus » de projets possibles seront opérationnels en 2030.

La proposition recoupe ainsi certaines demandes faites par le maire de Québec, Bruno Marchand, notamment concernant les autoroutes Laurentien et Dufferin-Montmorency. M. Marchand s’est établi comme une figure d’opposition face à la Coalition avenir Québec après avoir férocement défendu son projet de tramway, et avoir pris une position claire sur la nécessité de densifier les villes pour lutter contre les changements climatiques.

Est-ce que M. Nadeau-Dubois cherche son appui ? « Je ne m’attends pas à ce que les maires et les mairesses au Québec prennent position dans une campagne électorale québécoise, ce n’est pas leur rôle. Mais le message que j’ai pour toute cette nouvelle génération d’élus municipaux […] est qu’on sera vos alliés, on va travailler avec vous. Votre vision des villes à échelles humaines, avec des logements à prix raisonnable, et où on est capable de se déplacer écologiquement, c’est aussi notre vision », a-t-il dit.

Le fantasme du troisième lien

Le parti, qui à la dissolution de la chambre comptait deux élus dans la grande région de Québec, souhaite rallier les électeurs progressistes de la région pour offrir une alternative à la Coalition avenir Québec. Québec solidaire oppose son projet au caucus caquiste de Québec, qui a « assez mis de bâton dans les roues » dans le projet de Tramway. Et il s’attaque directement au projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis défendu par la CAQ.

Étienne Grandmont, candidat de Québec solidaire dans la circonscription de Taschereau et spécialiste du transport collectif, estime que ce projet autoroutier, ainsi que la variante proposée par le PLQ – un troisième lien dédié au transport collectif – ne sont pas justifiés.

« Les gens qui veulent traverser le fleuve à l’heure de pointe le matin, partent de l’ouest de Lévis et se rendent à l’ouest de Québec. Les besoins dans un axe est-est, ça n’a jamais été démontré comme important. […] On est beaucoup plus dans un fantasme, dans un dogme. On pousse un projet sans avoir vérifié que ça avait une pertinence », a-t-il dit.

Québec solidaire brise également un tabou en politique. Les projets de transport collectif qu’il propose pourraient à certains endroits nécessiter le retrait de voies qui sont présentement utilisées par les automobilistes. Mais pour Québec solidaire, a dit M. Nadeau-Dubois, « l’avenir de la mobilité, ce n’est pas des autoroutes ».

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