(Carleton) Paul St-Pierre Plamondon promet « d’accompagner » la cimenterie McInnis dans sa recherche de nouvelles technologiques pour réduire ses émissions de gaz à effets de serre (GES). Le chef péquiste ne ferme pas la porte à une aide financière de l’État pour verdir l’usine.

« À ce stade-ci, l’aide en sera une d’accompagnement et d’identification des technologies qui permettent de réduire substantiellement les émissions », a expliqué le chef du Parti québécois (PQ) en marge d’une annonce à Carleton. Pour ce qui est d’une aide financière, « ce sera quelque chose à négocier si jamais le gouvernement va plus loin et impose davantage que ce qui était au moins convenu en termes de biomasse. »

Dans le passé, Ciment McInnis a régulièrement promis de réduire ses émissions de GES, en utilisant par exemple de la biomasse forestière comme combustible de remplacement, mais ce n’est toujours pas fait. Le Parti québécois promet de contraindre l’usine à d’abord respecter ses engagements initiaux.

« Pour l’instant, je ne veux pas être trop dans des scénarios hypothétiques, au cas par cas […] rappelons qu’on a quand même réservé un milliard pour la transition juste. Ça vise surtout les travailleurs, mais aussi l’accompagnement de la transformation de l’économie, mais je ne m’engagerais pas auprès d’une entreprise qui à date a été récalcitrante à se conformer », a soutenu M. St-Pierre Plamondon.

Il soutient que « chaque cas d’espèce fera l’objet d’une évaluation ».

Le Parti québécois a déposé un plan environnemental pour atteindre une cible de réduction de 45 % des GES par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030. Le secteur de l’industrie doit à lui seul diminuer ses émissions de 22 % (17 % combustion, 5 % procédés) pour atteindre la cible péquiste.

Selon le PQ, les activités de la cimenterie sont compatibles avec le plan de vert de la formation politique « dans la mesure où les engagements de cette entreprise-là, qui avaient été pris clairement par rapport à la biomasse soient respectés ».

« Dans le cadre du plan qu’on met en œuvre, on réduit de toutes les manières possibles avec la technologie actuelle les émissions en lien avec leurs activités. Ce qui n’est pas le cas en ce moment [pour la cimenterie], ils ont comme une passe gratuite où l’entreprise ne respecte pas ses obligations qu’elle avait pris à l’époque et il n’y a juste pas de suivi », a-t-il déploré.

Le candidat péquiste dans Bonaventure, Alexis Deschênes accuse le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, de ne pas avoir « mis ses culottes » dans le dossier de la cimenterie.

« Ce qu’on veut dans Bonaventure c’est que la cimenterie fonctionne, elle est là, mais qu’elle pollue le moins possible. Et le ministre de l’Environnement a juste à utiliser les pouvoirs légaux à sa disposition pour s’assurer que les normes soient respectées », a-t-il soutenu.

Ciment McInnis est devenu en 2020 le plus gros pollueur du Québec. Le complexe industriel situé à Port-Daniel, en Gaspésie, a rejeté dans l’atmosphère plus de 1,2 million de tonnes de GES en 2020. C’est une augmentation de près de 200 000 tonnes par rapport à 2019, selon le plus récent inventaire du ministère de l’Environnement et des Changements climatiques.

L’entreprise émet dorénavant plus de gaz à effet de serre que la raffinerie Jean-Gaulin de Valéro, à Lévis, et que celle de Suncor, à Montréal.