(Sainte-Anne-des-Monts) Paul St-Pierre Plamondon met le paquet pour conserver la Gaspésie – l’un des derniers bastions péquistes – et promet de se désigner comme ministre responsable de la région s’il devient premier ministre. Pascal Bérubé passe de son côté à l’attaque : au moins 15 candidats pressentis par la Coalition avenir Québec (CAQ) auraient refusé de porter les couleurs du parti dans Gaspé, a-t-il déclaré.

Le chef du Parti québécois (PQ) dit ainsi reprendre la tradition des anciens chefs, comme Pauline Marois et Bernard Landry, en désignant le premier ministre, ministre responsable de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine. Dans les faits, cependant, Mme Marois était présidente du comité interministériel pour la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine et avait nommé Gaétan Leliève ministre responsable. Même chose pour M. Landry.

Paul St-Pierre Plamondon s’engage à faire les deux. La formation politique cherche à envoyer un signal clair que la Gaspésie ne sera pas oubliée sous un gouvernement péquiste, alors que l’on accuse la Coalition avenir Québec de le faire. Des sept députés du Parti québécois à la dissolution de la Chambre, trois sont en Gaspésie et deux sur la Côte-Nord (Duplessis et René-Lévesque).

M. St-Pierre Plamondon se défend de lancer la serviette sur la Côte-Nord en prenant cet engagement devant les Gaspésiens. « Non, c’est plutôt dans la cohérence et la continuité de l’historique de mon parti. Il y a des enjeux socio-économiques à la Gaspésie, il y a des parties de la Gaspésie qui ont besoin de plus de soutien et qui n’ont pas eu leur juste part », a expliqué le chef.

La formation politique a tardé à mettre des candidats sur les rangs dans Duplessis, notamment.

Le chef du Parti québécois était flanqué de Pascal Bérubé (Matane-Matapédia), de Méganne Perry-Melançon (Gaspé) et du chanteur et résidant de Mont-Louis, Daniel Boucher, lors de son annonce à Sainte-Anne-des-Monts. Ce dernier s’est réjoui que M. St-Pierre Plamondon remette de l’avant le projet souverainiste. Il avait aussi donné son appui à Jean-François Lisée en 2018.

Le PQ s’engage à créer un plan québécois des infrastructures (PQI) régional totalisant 70 milliards, soit une enveloppe bonifiée de 11 milliards qui se traduirait par un gain de 1,1 milliard par année pendant 10 ans pour rattraper le retard dans les investissements en région. La formation mettrait aussi sur pied un ministère du Développement régional – qui ne relèverait pas du ministère de l’Économie comme c’est le cas actuellement – pour administrer cette enveloppe.

Bérubé à l’attaque

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

Pascal Bérubé

Tout l’est de Rivière-du-Loup a été peint en bleu péquiste aux élections de 2018. Le Parti québécois fait d’ailleurs front commun depuis le début de la campagne dans l’Est-du-Québec pour conserver son bastion avec en tête le député sortant de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé. La CAQ aimerait bien étendre ses tentacules à l’est de Rivière-du-Loup où elle est complètement absente.

Méganne ne vous le dira pas, mais moi, je vais vous le dire : dans ce comté (Gaspé), et on a la liste des noms, 15 personnes ont refusé de se présenter pour la CAQ et non les moindres. […] Je mets au défi la CAQ de dire que c’est faux.

Pascal Bérubé, député sortant de Matane-Matapédia

Le candidat caquiste dans Gaspé, Stéphane Ste-Croix, a été l’un des derniers des 125 candidats confirmés par la Coalition avenir Québec avec celui dans Côte-du-Sud, en raison du désistement à la dernière minute de l’ex-ministre et députée sortante Marie-Ève Proulx.

Les circonscriptions de Rimouski et des Îles clignotent notamment sur le tableau de bord caquiste. La Coalition avenir Québec mise sur Maïté Blanchette-Vézina, ex-mairesse de Sainte-Luce, pour ravir la forteresse péquiste de Rimouski, laissée vacante par le départ d’Harold LeBel, et défendue par la recrue Samuel Ouellet, ex-attaché de presse de M. LeBel. Rimouski, ville étudiante, est aussi dans le collimateur de Québec solidaire, qui a choisi Carol-Ann Kack. Elle était aussi candidate en 2018.

Aux Îles, c’est le maire de l’endroit, Jonathan Lapierre, qui croisera le fer contre le député sortant et chef parlementaire du PQ, Joël Arseneau. Le Parti québécois mise de son côté sur Alexis Deschênes, déjà perçu comme une figure montante de la formation dans Bonaventure, pour succéder à Sylvain Roy.

La caravane du Parti québécois entame une tournée de la Gaspésie qui la mènera aujourd’hui à New Port, New Carlisle et Carleton, notamment.

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