(Sherbrooke ) Québec solidaire promet de construire 25 000 logements sociaux « modernes et écologiques » dans un premier mandat, notamment grâce à un programme d’acquisition d’immeubles. L’autre moitié serait construite dans un deuxième mandat. C’est une promesse de 3,2 milliards, qui ne répond toutefois pas aux demandes du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Images léchées, verdure, lumineux, les logements présentés par Québec solidaire — des bâtiments plus denses en ville, des maisons en rangées en banlieue et dans les villages — casse avec l’image que l’on se fait des HLM « en gyproc », a dit le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en répondant des années plus tard à une féroce critique de Pierre Falardeau.

Le cinéaste, décédé en 2009, critiquait un des ancêtres de Québec solidaire, Option Citoyenne, qui promettait, disait-il, des HLM en gyproc alors que les citoyens veulent des maisons.

Les 25 000 logements promis par QS, répond M. Nadeau-Dubois, seront « confortables, bien aménagés, écologiques et adaptés aux besoins des gens ». Et ils ne seront pas destinés qu’aux gens les plus pauvres, a dit M. Nadeau-Dubois en conférence de presse à Sherbrooke.

IMAGE FOURNIE PAR QUÉBEC SOLIDAIRE

Une des projections des logements sociaux nouveau genre que Québec solidaire promet de construire.

On veut développer du logement qui va être bon pour tout le monde, bien sûr les gens à faible revenu, mais aussi pour des gens de la classe moyenne qui ont de la misère à arriver dans leur logement privé.

Gabriel Nadeau-Dubois

Québec solidaire veut « faire éclater le modèle du logement social pour le rendre plus inclusif et plus conforme aux besoins de plus de gens au Québec, qui sont pas seulement des gens à très faible revenu, mais de plus en plus, avec la crise du logement, des gens qui ont un peu plus de revenus ». Pour réaliser cette promesse, il promet de « sortir de terre » les nouveaux logements grâce à une relance du programme Accès-Logis, mais également en lançant un programme d’acquisition et de conversion d’immeubles.

« Dans le contexte du télétravail, il y a plus en plus d’immeubles à bureaux qui vont se vider dans les centres-ville. Il va y avoir des locaux vacants. C’est une tendance lourde. Le programme qu’on crée pour faire l’acquisition de bâtiments existants pourrait potentiellement acheter ce genre d’immeubles pour les rénover », a expliqué M. Nadeau-Dubois. Ce nouveau programme permettra de « construire des logements sociaux plus vite au Québec ».

« Avec Québec solidaire, quand on va penser au logement social, on va penser à des intérieurs spacieux et bien éclairés, à des espaces communs à l’intérieur et des espaces verts à l’extérieur, des bâtiments qui respectent les dernières normes en matière d’efficacité énergétique », explique le parti.

Le parti dénonce également la Coalition avenir Québec, qui a « brisé » sa promesse de construire 15 000 logements sociaux.

Québec solidaire estime qu’il est « ambitieux » de construire 25 000 logements sociaux quatre ans, mais le FRAPRU, un groupe de défense des locataires, exige plutôt 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans. Sa porte-parole, Véronique Laflamme, espère que le cadre financier de QS va s’assurer de financer les 50 000 logements sociaux que le parti a inscrits à sa plate-forme électorale, et souligne qu’il est possible d’en faire davantage et qu’il s’est déjà construit 8000 logements sociaux par année au Québec.

QS rétorque toutefois que la promesse comblerait la demande du Réseau québécois d’OSLB en habitation, qui en souhaitaient 5000 par années.