(Montréal) Pour chaque nouveau dollar de dépense, le gouvernement devrait trouver un dollar d’économies correspondant avant d’augmenter la dette et les impôts, selon le chef du Parti conservateur du Québec. Il s’inspire ainsi d’une proposition lancée par Pierre Poilievre durant la course à la direction pour le Parti conservateur du Canada.

« Ça va être la ceinture serrée », a-t-il résumé en mêlée de presse jeudi après-midi lorsque La Presse lui a demandé s’il craignait que le mot « austérité » colle à la peau de son parti comme il avait collé au gouvernement libéral de Philippe Couillard.

La loi suggérée par Éric Duhaime exempterait le financement des urgences nationales imprévues, comme les catastrophes naturelles ou les pandémies comme celle que vivons. Elle ne toucherait pas non plus les augmentations de dépenses déjà prévues dans le budget du gouvernement.

Le chef conservateur a d’abord fait l’annonce de cette mesure jeudi midi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) en prenant soin de faire également cette portion de son discours en anglais. Il compte limiter la croissance des dépenses selon l’inflation et la croissance de la population.

« Vous avez vu encore hier, les taux d’intérêt ont monté, a-t-il constaté. Les Québécois vont devoir encore se serrer la ceinture aussi. Il y a beaucoup de familles qui s’inquiètent par rapport à ça. Nous on pense que le gouvernement doit se serrer la ceinture pour donner du répit à ces gens-là. »

Plus tard en mêlée de presse, il a dit ne pas vouloir mettre des fonctionnaires à la porte, mais plutôt éliminer des postes par attrition sans toutefois préciser combien.

La loi sur le plafonnement des dépenses proposée par M. Duhaime laisserait une certaine marge de manœuvre au gouvernement si une crise, comme une catastrophe naturelle ou une pandémie, le forçait à délier les cordons de la bourse. Le gouvernement aurait alors cinq ans pour atteindre le déficit zéro, après le versement au Fonds des générations.

« Il faut le faire rapidement », a-t-il expliqué devant les membres de la CCMM en donnant pour exemple l’ex-premier ministre fédéral Stephen Harper qui avait réussi à retourner à l’équilibre budgétaire en quatre ans grâce à un contrôle féroce des dépenses. « Pour nous, l’important c’est de respecter la Loi sur l’équilibre budgétaire. On est le seul parti qui s’engage à le faire. »

Cette mesure est directement tirée des promesses faites par Pierre Poilievre, le meneur de la course à la direction du Parti conservateur du Canada. En 2014, dans le gouvernement libéral de Philippe Couillard, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, avait instauré une mesure similaire qu’il avait nommée le « cran d’arrêt ». Toute nouvelle initiative devait alors être financée à même les budgets existants.