La fonction de premier ministre donne trop de pouvoirs au Québec, déplore le Parti québécois (PQ). Le chef Paul St-Pierre Plamondon compare le chef du gouvernement à « un roi élu » qui ne fait pas face à suffisamment de contrepoids et propose de rétablir cet « équilibre ».

« Quand on se compare à d’autres pays dans le monde, à d’autres démocraties occidentales, on a l’impression qu’au Québec, on a un roi élu qui fait ce qu’il veut, que le pouvoir est concentré dans une petite clique de personnes et que les contrepouvoirs, les mécanismes de reddition de compte, sont trop peu nombreux », a déclaré le chef du PQ devant le Parlement de Québec.

Sa formation politique propose une série de mesures pour rétablir cet « équilibre », comme réformer le mode de scrutin - ce que François Legault a écarté -, doubler le financement et les ressources de la vérificatrice générale, et créer une porte de directeur parlementaire du budget.

Paul St-Pierre Plamondon s’engage aussi à donner « une vraie liberté de parole » aux députés d’un gouvernement péquiste. Il accuse la Coalition avenir Québec (CAQ) de museler ses députés qui « ne sont même pas capables de nommer les enjeux dans leur comté ».

Le chef péquiste a cité entre autres le cas de la députée sortante de Laviolette, Marie-Louise Tardif, qui a affirmé sur les ondes du FM 106,9 qu’elle n’a pas la même « latitude » qu’un député indépendant. Elle a qualifié le cadre de son parti de « restrictif et contrôlant » pour une personne comme elle.

« [Les députés de la CAQ] sont en quelque sorte les porte-parole de la CAQ dans leur comté au lieu d’être les porte-parole de leurs citoyens à l’Assemblée nationale et ça devrait nous inquiéter », a soutenu M. St-Pierre Plamondon, qui était flanqué de son équipe de candidats dans la région de Québec. Il affirme que ses députés seront libres de s’exprimer sur les enjeux qu’ils souhaitent.

Évidemment, il y a une cohérence dans un parti. Il y aura toujours une certaine forme de ligne de parti.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Le PQ veut aussi accroître l’accès au premier ministre en s’engageant à organiser une forme de période de questions citoyennes une fois par session parlementaire. Sa formation promet aussi de réformer la Loi sur l’accès à l’information que M. St-Pierre Plamondon qualifie de « laxiste ».

Comme il l’a déjà fait par le passé, le Parti québécois demande de rendre la Santé publique indépendante du politique en séparant les rôles du directeur national de santé publique, qui est à la fois sous-ministre. Le PQ créerait une agence des transports indépendante du gouvernement et redonnerait à la Régie de l’énergie la compétence de fixer les tarifs d’Hydro-Québec.

Ces mesures permettraient « de limiter l’ingérence potentielle du premier ministre dans le fonctionnement de l’État québécois ».