(Roberval) François Legault assure qu’il n’a pas peur des immigrants, alors qu’il a été forcé de s’excuser, mercredi, après avoir fait un lien entre le nombre de nouveaux arrivants qui s’intègrent au Québec et la nécessité de protéger le mode de vie des Québécois.

La question de l’immigration a monopolisé le point de presse du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), jeudi, à Roberval. « Tous les états dans le monde ont un défi d’intégration aux valeurs du pays ou de l’État qui reçoit [les immigrants]. Maintenant, il ne faut pas nommer quelles valeurs, parce que ça pourrait créer un amalgame. Donc, effectivement, je n’aurais pas dû nommer de valeurs », a déclaré M. Legault.

Mercredi, le chef caquiste affirmait que « les Québécois sont pacifiques » et qu’il faut « s’assurer qu’on garde ça comme c’est là », malgré la hausse des seuils d’immigration prévue par Ottawa. Après s’être excusé une première fois sur Twitter, M. Legault a réitéré jeudi que l’immigration « est une richesse ». Il a cité ses amis et des candidats de son parti qui sont issus de l’immigration comme un exemple qui démontre qu’il ne craint pas les nouveaux arrivants.

Un thème récurrent à la CAQ

L’enjeu de l’immigration - et, dans un spectre plus large, de l’identité québécoise - est récurrent à la CAQ. En 2018, le parti s’est fait élire en promettant d’ajouter un test des valeurs québécoises au processus de sélection des nouveaux arrivants. Depuis 2020, les immigrants sélectionnés par Québec doivent en effet obtenir « une attestation d’apprentissage des valeurs démocratiques et des valeurs québécoises exprimées par la Charte des droits et libertés de la personne en appui à [leur] demande de sélection permanente ». M. Legault n’entend pas ajouter de nouvelles mesures, a-t-il dit jeudi.

En matière de laïcité, la CAQ a fait adopter au cours de son premier mandat la loi 21, qui interdit le port de signes religieux à certains employés de l’État, incluant les enseignants. « Au Québec, c’est comme ça qu’on vit », justifiait le premier ministre sortant.

Pour la présente élection, la CAQ réclame d’obtenir d’Ottawa tous les pouvoirs en immigration. François Legault justifiait récemment cette demande faite au premier ministre canadien Justin Trudeau comme étant une « question de survie » pour la nation québécoise.

M. Legault a affirmé jeudi qu’il n’a pas tenté de faire un appel du pied auprès des électeurs qui craignent l’immigration, afin d’avoir leur vote, quand il a fait un amalgame entre l’intégration des immigrants et des enjeux de sécurité et de violence.

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a réitéré jeudi que « les Québécois et Québécoises ont le droit de savoir le fond de la pensée de M. Legault ». Paul St-Pierre Plamondon, du Parti québécois, a pour sa part qualifié « d’inappropriés » les propos de François Legault tenus mercredi, tout en refusant de les condamner.

Avec Charles Lecavalier et Fanny Lévesque