(Sherbrooke) Québec solidaire se fait critiquer par ses adversaires politiques et par de nombreux chroniqueurs pour sa promesse d’instaurer un impôt sur les actifs nets de plus d’un million de dollars et sur les grandes successions, car il s’agit d’un « tabou » politique, dénonce Gabriel Nadeau-Dubois, qui réfute avoir livré une mesure mal ficelée.

« J’entends des adversaires et des chroniqueurs dirent qu’ils ne sont pas d’accord. Ça ne me surprend pas. Québec solidaire s’attaque à un tabou. Il y a des gens au Québec qui ont assez d’argent et qui peuvent continuer un peu plus », a-t-il lancé jeudi en conférence de presse à Sherbrooke.

La veille, ses adversaires ont fait front commun pour dénoncer cette « taxe orange », comme l’a affirmé le chef caquiste François Legault. Elle menace les agriculteurs et va nuire à la transmission des entreprises d’une génération à l’autre, ont dénoncé en cœur le Parti libéral, la Coalition avenir Québec, le Parti québécois et le Parti conservateur. M. Nadeau-Dubois a fait un pas en arrière pour exempter les terres agricoles de ce calcul — la veille, ses candidats économistes n’étaient pas au courant de ce passe-droit —, mais affirme aujourd’hui que la mesure est maintenant « finale ».

Le porte-parole passe maintenant à l’attaque et les accuse d’être déconnectés. « Ce à quoi on assiste dans les derniers jours c’est très intéressant. Ce qu’on constate, c’est qu’une grande partie de la classe politique qui est complètement déconnectée de ce que c’est la classe moyenne en 2022 », a-t-il dénoncé.

La vraie classe moyenne

Le salaire moyen au Québec c’est à peu près 55 000 $. Penser que des gens qui ont deux millions d’actifs d’accumulés c’est des gens qui en arrachent ou qui sont au milieu de la classe moyenne, c’est une déconnexion par rapport à la vraie classe moyenne au Québec.

Gabriel Nadeau-Dubois

M. Nadeau-Dubois estime que les citoyens qui ont deux millions d’actifs accumulés, même s’ils sont retraités, ont les moyens « d’ajouter un petit 1000 $ » à leur déclaration d’impôt pour financer les services publics. Il martèle que cette mesure ne visera que le 5 % le plus riche des Québécois, et que cet impôt promis est « justifié et raisonnable ».

« On ne s’excusera jamais, on va demander aux millionnaires du Québec de contribuer un peu plus », a-t-il dit. M. Nadeau-Dubois a également soulevé que plusieurs observateurs jugeaient, lors de la première semaine de campagne, que les promesses des différents partis « se ressemblaient ». « Ben la, il y en a une différence. Il y a un parti qui pense que les millionnaires peuvent en faire plus, et c’est Québec solidaire », a-t-il laissé tomber. Rappelons toutefois que QS n’est pas le seul parti qui veut taxer les plus riches puisque les libéraux de Dominique Anglade ont proposé de hausser le taux d’imposition pour les revenus dépassant 300 000 $.