(Montréal) Malmené par des adversaires lors du Face-à-Face jeudi soir, François Legault reconnaît qu’il devra corriger le tir. Il veut reprendre l’initiative en s’en prenant aux plans verts du Parti libéral du Québec (PLQ), de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ).

En conférence de presse devant la permanence de son parti à Montréal vendredi, le chef caquiste a exprimé certains regrets quant à la joute de la veille, en particulier au sujet de son langage non verbal. Il faisait constamment la moue et était renfrogné.

« Nous, sur les écrans, on voyait juste la personne qui parle. Je ne réalisais pas que quand je ne parlais pas, j’étais sur l’écran. Je vais améliorer ça jeudi prochain », à l’occasion du débat des chefs de Radio-Canada, a-t-il expliqué.

Il regrette de ne pas avoir mis en relief le caractère « irréaliste » des plans verts de ses adversaires. « Le format n’est pas simple. C’est difficile de faire des miracles à cinq chefs », a-t-il plaidé, ajoutant qu’il s’attendait à ce que ses adversaires soient constamment « sur (son) dos ».

Pour lui, « il reste encore du travail à faire » pour attaquer les plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du PLQ, de QS et du PQ. Ils ont tous des cibles plus élevées que le gouvernement d’ici 2030. « Ce sont des plans qui ne sont pas réalisables et qui ne fonctionnent pas » pour deux raisons, a-t-il poursuivi. Ces plans nécessiteraient une production additionnelle d’électricité d’ici 2030 alors qu’on est « au maximum de la capacité ». Le nombre limité de travailleurs de la construction ne peut permettre de vastes chantiers de transport collectif sans abandonner des projets d’écoles et d’hôpitaux, a-t-il ajouté.

Pour atteindre la carboneutralité en 2050, François Legault mise la construction de nouveaux barrages hydroélectriques et demande à Hydro-Québec de faire une évaluation. Il ne dit pas combien de barrages seraient nécessaires, mais ce serait beaucoup de toute évidence. « On a besoin de 100 térawatts-heures (TWh), donc un demi-Hydro-Québec. C’est beaucoup ». Il faudrait ainsi 12 complexes équivalents à la Romaine, le plus récent complexe d’Hydro-Québec. « Je ne veux pas m’embarquer quel projet on va choisir. Il y a un certain nombre de possibilités chez Hydro-Québec, et ça va être à Hydro-Québec de nous dire quels sont les endroits, un, les moins coûteux, et, deux, qui sont les plus proches de nos besoins, des entreprises entre autres. »

Par ailleurs, François Legault a répondu qu’« il n’y a aucune étude » prête à ce jour sur la nouvelle mouture du projet de tunnel autoroutier entre Québec et Lévis. « On espère dans la prochaine année avoir le résultat de toutes les études », a-t-il dit, refusant toujours de dévoiler celles faites jusqu’ici sur son projet initial.