Pesticides, rayons X, cosmétiques, nettoyants... Plusieurs produits présents dans l'environnement pourraient causer le cancer du sein, selon des études publiées au cours des dernières années. Pour informer la population, l'organisme Action cancer du sein Montréal a publié hier un rapport énumérant les principales substances dangereuses qui sont omniprésentes dans notre quotidien.

La communauté médicale reconnaît depuis longtemps que l'hérédité et les habitudes de vie (alimentation, hormonothérapie, tabagisme), influencent le risque d'être atteinte d'un cancer du sein. «Mais plusieurs études ont prouvé l'importance de facteurs environnementaux», dit le professeur d'oncologie à l'Université McGill, le Dr Michael Pollack. Par exemple, des chercheurs ont établi un lien entre le cancer et les pesticides. Les radiations subies lors d'examens et de radiographies sont également remises en question. Différentes substances contenues dans les cosmétiques et les produits nettoyants sont également étudiées.

 

Le Dr Pollack explique qu'il est difficile de prouver hors de tout doute l'effet de ces produits sur la santé. «Mais dans le doute, il faut prendre ses précautions», dit-il.

Ayant lutté récemment contre le cancer du sein, la Montréalaise Nancy Guberman croit que des facteurs environnementaux ont causé sa maladie. «Personne dans ma famille n'a eu le cancer du sein. J'ai un poids santé et je n'avais jamais eu d'hormonothérapie. Même si je n'avais aucun facteur de risque, j'ai eu le cancer», dit Mme Guberman, professeure à l'UQAM.

Montréal, capitale du cancer du sein

De 1973 à 1998, le taux de cancer du sein a augmenté de 40 % aux États-Unis. Au Canada, Montréal est la ville où le taux de cancer du sein est le plus élevé. Et seulement à Montréal, on sait que les habitants de l'est de l'île sont beaucoup plus touchés par le cancer que ceux de l'ouest. «La population de l'Est fume plus. Et il y a plus d'entreprises polluantes dans le coin», précise le vice-président de l'Association pour la santé environnementale du Québec, Michel Gaudet.

«On est bombardé de milliers de produits chimiques chaque jour. Mais on ne sait pas quelles sont les interactions dangereuses entre eux, dénonce Mme Guberman. Pourtant, on voit que quelque chose de pas normal se passe actuellement. Il faut prévenir.»

Mme Guberman déplore que 95 % des sommes destinées à la lutte contre le cancer du sein aillent aux traitements. «Il devrait y avoir plus d'argent pour la prévention et la recherche sur les produits», dit-elle. En attendant, Mme Guberman souhaite que les produits que l'on croit cancérigènes soient interdits au Canada.