Depuis dix ans, l'université canadienne de Colombie-Britannique (UBC) rivalise d'ingéniosité pour protéger l'environnement et économiser l'énergie, ce qui lui vaut d'être classée parmi les universités les plus vertes d'Amérique du Nord.

Grâce à une série d'innovations, cette université de Vancouver, abritant 66 000 étudiants, professeurs et employés, a économisé 23 millions de dollars sur sa facture énergétique depuis 1999, explique à l'AFP Charlene Easton, une responsable de l'université.Mme Easton dirige depuis 1998 un bureau chargé spécialement d'assurer le développement durable de l'établissement et qui emploie neuf personnes à temps plein.

UBC a aussi réduit de 42% sa consommation d'eau et produit un quart de dioxyde de carbone en moins par mètre carré qu'en 2000.

Cette politique écologique a été remarquée par le Sustainable Endowments Institute de Cambridge aux Etats-Unis, qui depuis trois ans, compare les performances environnementales des 300 universités les plus importantes d'Amérique du Nord.

Dans son bulletin 2009, UBC fait partie du groupe des 15 universités les plus vertes d'Amérique du Nord -- la seule au Canada à figurer dans ce club.

Réduction des gaz à effets de serre (GES) oblige, l'utilisation de la voiture est découragée. L'université a réduit le nombre de places de parking sur le campus et en a en même temps augmenté les tarifs.

Tout est fait pour promouvoir l'utilisation des transports propres. Plusieurs pistes cyclables ont été aménagées jusqu'au campus et chaque étudiant est obligé de payer sa carte de transports publics de la région de Vancouver, grâce à une taxe ajoutée aux frais de scolarité depuis 2003.

Cette carte d'abonnement appelée «U-Pass» permet de réduire les émissions de GES de 16 000 tonnes chaque année.

«Nous ne nous voulons pas donner l'impression que nous nous opposons aux véhicules individuels», dit à l'AFP Carole Jolly, directrice du système de gestion des transports à UBC. Il s'agit plutôt d'offrir plusieurs options pour encourager les gens à y réfléchir à deux fois avant de se déplacer en voiture, explique-t-elle.

La protection de l'environnement se retrouve aussi dans les 31 restaurants du campus où la plupart des couverts jetables sont biodégradables.

Les ordures, après triage, sont déversées dans un composteur de la taille d'un camion. Pendant deux semaines, des micro-organismes dégradent ces déchets qui sont ensuite empilés dehors pendant trois mois. Le résultat est un terreau inodore qui sert d'engrais aux nombreux jardins du campus.

Les toilettes du C.K. Choi Building, un des premiers bâtiments verts du monde, sont dépourvues d'eau. Les déjections liquides sont récupérées dans le sous-sol du bâtiment construit en 1996 et utilisées après traitement avec les eaux usées des lavabos pour irriguer les plantes vertes longeant l'immeuble. Une innovation qui permet d'économiser 1000 litres d'eau par jour.

D'autres économies proviennent de la rénovation de 288 bâtiments terminée en 2007. Les ouvriers ont posé des toilettes à bas débit, installé 43 000 ampoules énergétiques et réparé les canalisations de vapeur servant à chauffer les bâtiments.

UBC recherche des moyens de réduire encore plus ses émanations de GES. Elle espère fermer un jour sa chaudière à vapeur alimentée au gaz naturel qui lâche dans l'atmosphère 67 000 tonnes de GES chaque année.

Le chauffage par géothermie, le soleil ou la biomasse pourraient y devenir une réalité dans les prochaines années.