Le maire Gilles Vaillancourt n'a pas fait depuis 30 ans les gestes qui lui permettent de se draper de vert pendant la campagne électorale, affirme Guy Garand, directeur du Conseil régional de l'environnement de Laval.

L'écologiste voulait donner la réplique au maire Vaillancourt, qui a soutenu plus tôt cette semaine, dans une entrevue à La Presse, qu'il voulait faire campagne sur le thème de l'environnement.

 

«M.Vaillancourt est là depuis plus de 30 ans, à titre de conseiller puis de maire, en particulier dans des dossiers environnementaux, a souligné M.Garand. S'il avait été vraiment en faveur de l'environnement, Laval serait bien différent aujourd'hui.

«On aurait de grands parcs naturels aujourd'hui, comme il y en a à Montréal depuis les années 80, a dit M.Garand. Actuellement, Laval arrive dernier au Québec avec 0,8% d'aires protégées.

«En 1977, la Ville de Laval a créé le Comité d'aménagement des berges et des rives, a rappelé M.Garand. Il était présidé par Gilles Vaillancourt, alors conseiller municipal. Peu de recommandations de ce comité ont été suivies. Et ce comité est mort.

«Le maire s'entête à ne pas attribuer de statut de conservation, même aux terrains dont la Ville est propriétaire, a poursuivi M.Garand. Par exemple, l'Orée des bois, un écosystème forestier exceptionnel de huit hectares, a été grugé en 2004-2005 par un projet immobilier, alors que la Ville avait fait des sentiers dans cette portion, ce qui laissait croire que c'était un parc.»

Sur le principal dossier environnemental des dernières années, la protection des trois grandes îles de la rivière des Mille-Îles, le maire manque totalement de leadership, après avoir ouvert la porte au lotissement des îles, estime M.Garand.

Dans son entrevue à La Presse, M.Vaillancourt a rappelé qu'il demandait à Québec de créer une réserve foncière sur ce territoire, comme cela avait été promis par les candidats libéraux des circonscriptions de Laval aux dernières élections provinciales.

«Le maire a manqué une belle occasion d'ouvrir un partenariat avec le gouvernement pour l'acquisition des îles, a dit M.Garand. À Montréal, on n'a pas attendu le gouvernement pour créer les grands parcs, comme Cap-Saint-Jacques ou Pointe-des-Prairies.»

La gestion des déchets est un exemple de perte de leadership de Laval, selon M.Garand. «En 1997, Laval a été la première ville à instaurer la collecte à trois voies pour 4000 résidences du quartier Champfleury, a rappelé M.Garand. Laval a même gagné un prix pour ce projet. Mais 12 ans plus tard, on est rendus à 6000 résidences. On était en avance, maintenant on est en retard.»

Autre symptôme, selon M.Garand: le fait que le projet de schéma d'aménagement de Laval ne soit toujours pas approuvé par Québec. «Tout ça parce que la Ville veut diminuer la zone inondable pour accélérer la construction sur les rives», a conclu M.Garand.