La Commission européenne a décidé de soutenir une interdiction mondiale provisoire du commerce du thon rouge, ce qui de facto suspendrait la pêche de ce poisson très apprécié des Japonais, mais dont les réserves fondent, a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier.

Un accord en ce sens a été trouvé entre les services de l'Environnement de la Commission, qui défendaient une telle démarche au nom de la protection de la biodiversité, et ceux de la pêche, qui doivent tenir compte de l'impact économique pour la profession en Europe, selon cette source. La position de Bruxelles devrait être officiellement annoncée mercredi ou jeudi. La Commission s'était déjà prononcée en interne en ce sens en août, dans un avis préliminaire, avant de consulter les États de l'UE. Il s'agit à présent d'une recommandation définitive.

Concrètement, l'exécutif européen soutient une proposition de Monaco visant à inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée mais aussi dans l'Atlantique, sur l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Cette Annexe I prévoit une interdiction de commercialisation et donc, de facto, empêcherait la pêche de l'espèce. «L'idée n'est pas d'interdire définitivement la pêche, mais de la suspendre pendant deux ans par exemple pour permettre à l'espèce de se reconstituer», a souligné la source.

Toutefois, il ne s'agit à ce stade que de la première étape d'un long processus.

Cette recommandation devra obtenir le soutien d'une majorité de gouvernements européens pour devenir la position de toute l'UE en mars 2010 lors de l'Assemblée générale au Qatar des 175 États membres de la CITES. La décision finale leur reviendra.