Le Parti québécois accuse le gouvernement Charest de contribuer à faire échouer l'importante conférence de Copenhague sur les changements climatiques.

 

Selon les députés péquistes Louise Beaudoin et Scott McKay, en demeurant silencieux, le gouvernement du Québec se fait complice de Stephen Harper dans sa tentative de torpiller la conférence des Nations unies.

«Qui ne dit mot consent», a déclaré Mme Beaudoin, porte-parole péquiste en matière de relations internationales, après une interpellation de l'opposition à ce sujet vendredi à l'Assemblée nationale.

Le député McKay a reproché au gouvernement du Québec de se contenter d'un rôle mineur en marge de la conférence, plutôt que de chercher à influer sur la position canadienne, dénoncée sur la scène internationale.

Le premier ministre Jean Charest coprésidera le Sommet des leaders, le 15 décembre à Copenhague, au cours duquel les États fédérés présenteront leurs initiatives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

«C'est une question en marge, ce n'est pas le corps même de l'entente», a dit M. McKay, porte-parole péquiste en matière d'environnement.

«Si pour bien paraître, pour faire reconnaître le rôle des États fédérés, le Québec s'abstient de protester contre les positions du gouvernement canadien, qui s'efforce de faire dérailler les négociations, le Québec aura participé à ce processus», a-t-il ajouté.

Les pays qui participent à la conférence de Copenhague, du 7 au 18 décembre, doivent en principe adopter un plan contraignant pour éviter un réchauffement planétaire supérieur à 2 degrés, et déterminer leur cible de réduction de gaz à effet de serre pour les années 2012 à 2020.

Toutefois, le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, a déjà prévenu que la rencontre de Copenhague risque de se conclure par une seule entente politique, visant à prolonger les discussions en 2010.

Par ailleurs, la cible canadienne de réduction des GES pour 2020, de 20 pour cent en deçà du niveau de 2006, a été dénoncée par les experts environnementaux à travers le monde.

Pour sa part, Jean Charest devrait annoncer quelle sera la cible retenue par le Québec lundi prochain, lors d'une conférence devant le Conseil des relations internationales de Montréal.

Avant de déterminer son objectif, le gouvernement du Québec a tenu une consultation en présentant quatre scénarios possibles, allant de réductions de 10 à 20 pour cent sous le niveau de 1990.

Même s'il ne connaît pas encore la cible qui sera annoncée, le PQ la juge insuffisante, puisqu'il réclame un objectif d'au moins 25 pour cent.