Q: Qu'est-ce que la Conférence de Copenhague?

R: Il s'agit de la conférence annuelle de l'Organisation des Nations unies (ONU) portant sur les changements climatiques. Elle débute aujourd'hui et se déroule jusqu'au 18 décembre. La première semaine est plutôt technique et sert à mettre la table pour la fin de la seconde semaine, lors de laquelle une soixantaine de chefs d'État et de nombreux ministres de l'Environnement tenteront de s'entendre sur une déclaration finale. Q: Pourquoi est-elle si importante?

R: Ce sommet est crucial, car la première phase du protocole de Kyoto vient à échéance en 2012, ce qui donne peu de temps pour élaborer un traité subséquent, l'adopter et l'entériner afin qu'il soit effectif d'ici trois ans. On craint donc l'existence d'un «vide» entre les deux traités, ce qui se traduirait par de l'incertitude pour les décideurs politiques et économiques.

Q: Quelle issue serait considérée un succès?

R: Personne ne s'attend à ce que tous les détails d'un accord post-2012 soient réglés. Mais on vise des objectifs «clairs» en lien avec quatre enjeux : 1) Des cibles précises à l'horizon 2020; 2) Des engagements concrets de la part des pays en développement afin de «limiter» leurs émissions; 3) Des promesses financières des pays riches pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter au réchauffement; 4) Des mécanismes qui permettent aux pays en développement d'être des partenaires dans le déploiement de technologies vertes.

Q: Les négociations vont-elles bon train?

R: Non. Les négociations ont peu progressé au cours de la dernière année en ce qui a trait aux deux grandes questions de la Conférence : les cibles de réduction des émissions d'ici 2020 et le financement destiné aux pays en développement dans le but de limiter l'augmentation de leurs émissions et de s'adapter aux répercussions des changements climatiques. «Sans ces deux pièces maîtresses, il sera impossible de parvenir à un accord à Copenhague», a averti Yvo de Boer, le grand responsable des négociations.

Q: Et si les pays réunis ne peuvent pas s'entendre sur un futur traité à Copenhague?

R: Les plus pessimistes estiment que cela serait dramatique, mais de nombreux États se sont déjà résolus à pareille conclusion. Copenhague pourrait donc n'être qu'une étape vers l'élaboration d'un tout nouveau traité en 2010.

Q: Quelle position le Canada défendra-t-il à Copenhague?

R: Le premier ministre Stephen Harper propose une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 %, par rapport à leur niveau de 2006. Cela signifie une diminution de 3 % sous leur niveau de 1990, année de référence de Kyoto. Au sein de la fédération, le Québec cible 20 %, l'Ontario 15% et la Colombie-Britannique, 11%, par rapport à 1990.

Q: Quelle position les principales économies défendront-elles à Copenhague?

R: Les États-Unis ont, à quelques décimales près, le même objectif que le Canada, soit une baisse de 3 % des gaz à effet de serre sous leur niveau de 1990. En revanche, l'Union européenne propose une réduction de 20 % (30 % si un accord ambitieux survient), la Suède 40%, la Norvège 40% et le Royaume-Uni 34%. Rappelons que le Groupe d'experts du climat de l'ONU, le GIEC, recommande aux pays riches une baisse de 25% à 40% d'ici 2020.