Depuis le 14 décembre, le claquement des sabots d'un cheval a remplacé dans les rues de Vendargues, en France, le bruit du moteur de la benne à ordures: dans la commune héraultaise, la collecte des déchets ménagers se fait désormais avec une cariole tirée par Quignon, un comtois de cinq ans.

Quignon pèse 850 kilos et ne passe pas inaperçu dans les ruelles de la commune de 6 000 habitants, «amoureuse du cheval depuis longtemps» assure le maire (UMP) de Vendargues, Pierre Dudieuzère, selon lequel la ville recense 150 propriétaires de chevaux.

Et c'est «pour remettre le cheval au centre de la cité», que la commune a lancé cette initiative de collecte des ordures avec un attelage, explique-t-il.

«On a eu de la chance, car tout de suite Sita (le prestataire du ramassage) a dit +banco+ ainsi que l'agglomération de Montpellier, qui nous a aidés financièrement», ajoute-t-il.

Le ramassage ne concerne pas encore la totalité de la commune, située à l'est de Montpellier. Seuls 600 à 700 foyers voient passer quotidiennement, cinq jours par semaine, Quignon, son meneur Sonia, et la personne chargée de ramasser les sacs de déchets.

Des foyers qui habitent des maisons individuelles situées, dans leur majorité, dans le coeur du village aux ruelles étroites. Depuis la disparition des containers, les sacs poubelles sont accrochés aux volets en attendant le passage de l'attelage. La benne, elle, ne passe plus dans le centre du village que pour ramasser les ordures des habitants d'un immeuble de 70 appartements environ.

Une fois la cariole pleine, Quignon prend le chemin du centre de transfert des déchets ménagers, qui sont ensuite traités à l'unité de méthanisation de Montpellier.

Pour M. Dudieuzère, le dispositif se montre «beaucoup plus doux, plus plaisant», mais surtout «plus écologique» que la benne.

Certes, le dispositif «coûte 20% plus cher», reconnaît le maire. «Mais il n'y a aucune augmentation d'impôts pour les habitants», affirme-t-il, ajoutant que ce système «est très bien perçu par les habitants, car c'est une nouveauté».

Si les enfants semblent raffoler de la nouveauté, certains habitants se montrent parfois quelque peu sceptiques: «C'est un peu folklorique», dit l'un.

Vendargues ne devrait pas en rester là: après le lancement, depuis une dizaine d'années de la police à cheval et le ramassage des ordures, le maire envisage «d'acheter un autre attelage pour arroser les espaces verts». «Et puis après, on amènera les enfants au gymnase avec un +hippobus+, un char tracté par un cheval», promet-il.