Le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice a fait de la «désinformation» en attaquant sans raison les politiques environnementales du Québec. Quand il soutient que le Québec s'est isolé en adoptant des règles plus strictes pour les émissions produites par les automobiles, il oublie que 14 états américains appliquent exactement les mêmes normes, a soutenu mercredi le premier ministre Jean Charest.

De Bangalore, en Inde où il se trouve pour une mission économique d'une semaine, M. Charest a répliqué durement au ministre fédéral Jim Prentice qui dans un discours prononcé à l'Université de Calgary, avait soutenu lundi que les normes québécoises d'efficacité énergétique des véhicules, édictées en décembre dernier, constituent «l'un des plus flagrants exemples de la sottise (folly) d'essayer d'agir seul dans une économie intégrée». «M. Prentice fait de la désinformation sur la position du Québec. Ses commentaires m'ont déçu et étonné. Il prétend par exemple qu'il y aurait un coût (supplémentaire) de 5 000 $ associé aux voitures au Québec, c'est totalement faux, on n'a jamais parlé d'une redevance ou d'une taxe. Aussi il affirme qu'on serait seul. Or il y a 14 états américains, comptant pour 40 % de la population nord-américaine qui ont adopté les règles californiennes. Cela m'inquiète plus que cela me déçoit qu'un ministre du gouvernement canadien ignore ce fait» d'ajouter M. Charest.

Au passage, M. Charest en a profité pour attaquer de nouveau le gouvernement Harper sur la question de l'environnement. Il est inacceptable qu'Ottawa s'aligne sur la position américaine pour les émissions de gaz à effet de serre. «Un problème de fond sur cette question, c'est qu'on attend toujours le plan fédéral. On ne peut reprocher au Québec de ne pas s'aligner sur un plan fédéral qui n'existe pas», attaque-t-il. «Le seul plan fédéral, c'est de s'aligner sur les États-Unis, je n'ai jamais pensé que c'était assez bon pour les Canadiens» a-t-il dit. «Moi je sais où je m'en vais et on va continuer sur le chemin qu'on s'est tracé déjà» a-t-il soutenu.

Aucune communication n'est venue d'Ottawa pour tenter d'expliquer au gouvernement Charest les raisons de cette sortie du ministre fédéral, de souligner M. Charest.

Le nouveau règlement québécois prévoit que les autos vendues par les constructeurs doivent, au total, respecter une norme de 187 g de CO2 par kilomètre dès cette année (environ 7,7 L/100 km). Elles ne devront émettre que 127 g en 2016 (environ 5,3 L/100 km).