L'Inde vient d'inaugurer son premier purificateur d'air en plein coeur de sa capitale saturée de pollution, New Delhi, expérience que ses promoteurs espèrent voir servir d'exemple pour les nombreuses autres villes touchées par ce fléau dans les pays émergents.

Le fabricant de l'appareil, l'Italien Systemlife, affirme que la structure en forme de boîte peut assainir 10 000 m3 d'air par heure, nettoyant les substances polluantes présentes en zone urbaine, dioxyde d'azote ou oxyde d'azote.

Le purificateur a été installé à titre expérimental dans une rue embouteillée du centre de New Delhi, quatrième ville la plus polluée au monde selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), où les émanations piquent toute l'année les yeux et la gorge des 16 millions d'habitants.

«C'est la première fois qu'un tel projet existe en Inde et si ça marche nous en achèterons plusieurs et les placerons dans des endroits stratégiques», a déclaré à l'AFP P.K. Sharma, à la tête du conseil municipal de New Delhi.

Une agence environnementale étatique devra contrôler la performance de la machine, qui coûte environ 25 millions de roupies (548 425 dollars) et rejette de l'air pur depuis une bouche d'aération placée sur le haut de l'appareil.

«L'argent n'est pas un problème quand il s'agit de santé», résume M. Sharma, ajoutant que le purificateur, qui attire déjà la curiosité des passants, devrait être testé pendant trois mois au même endroit.

Le modèle, installé gratuitement, utilise un procédé de filtration en cinq étapes, dont des électrodes qui chassent les particules polluantes avant que l'air pur ne soit ventilé dans l'atmosphère.

«Presque toutes les villes indiennes, et en particulier New Delhi, ont besoin de cette machine», juge Ritika Modi, qui dirige la branche indienne de Systemlife. Des installations similaires existent dans 26 villes en Espagne, six en Suisse et sept en Italie, dont Rome, selon le groupe.

Les écologistes ont déclaré qu'ils applaudiraient l'initiative une fois les résultats des tests connus. Après trois semaines d'utilisation, Systemlife devra notamment étudier les filtres de l'appareil.

«Nous devons examiner la variation de la qualité de l'air mais ceci ne peut se faire qu'après avoir analysé les résultats», a précisé Vivek Chattopadhaya, un expert du Centre scientifique de contrôle de la pollution environnementale.

En novembre dernier, les autorités municipales de New Delhi ont annoncé leur intention de faire appliquer une seule norme environnementale pour la pollution industrielle et résidentielle, dans le cadre d'un programme visant à durcir les règles sur la qualité de l'air dans la capitale.

De précédentes lois autorisaient une qualité de l'air en zone industrielle inférieure à celle des zones résidentielles.

En 2008, New Delhi et la capitale économique de l'Inde, Bombay, ont été classées parmi les 25 villes les plus sales du monde par le magazine économique américain Forbes.