Les chiffres confirment nos impressions: l'hiver 2009-2010 a bel et bien été celui des records au Canada. C'est le plus chaud et le plus sec jamais enregistré: une température de 4,2ºC au-dessus des normales et des précipitations de 20% inférieures aux moyennes.

Comme le chantait Plume, c'est encore «la faute à El Niño». «C'est un phénomène qui réchauffe l'eau sur la côte est du Pacifique, explique Dominique Charron, météorologue à MétéoMédia. Cela réchauffe ensuite la température sur la côte ouest du Canada et, dans une moindre mesure, ailleurs au pays.»

 

Ceux qui se souviennent des pentes de ski brunes aux derniers Jeux olympiques ne seront pas surpris d'apprendre que la Colombie-Britannique a été particulièrement touchée. Le dernier hiver a été le plus sec jamais enregistré dans cette province. Les précipitations y ont été de 56% sous les moyennes.

El Niño n'est pas le seul facteur en cause. L'hiver canadien record s'explique aussi par un autre phénomène: le blocage de masses d'air dans l'Atlantique Nord. «Des masses d'air chaud sont restées au Québec, ce qui a occasionné des températures plus douces. En Europe, c'était le contraire. Elles s'y rendaient moins, et l'hiver là-bas a été plus froid et neigeux», poursuit la météorologue.

À cela s'ajoute le réchauffement climatique. Environnement Canada note que depuis 1948, année des premières données, la température hivernale moyenne a augmenté de 2,5ºC au pays. «Mais il est difficile de faire un lien entre cette tendance à long terme et le cas précis de l'hiver dernier au Canada», précise toutefois Mme Charron.

La météo clémente se poursuivra-t-elle ce printemps? «On s'attend à un retour vers les normales, répond-elle. Et pour l'été, il est encore un peu tôt pour se prononcer. Les conséquences d'El Niño sont difficiles à prévoir pour l'été.»