La réunion près d'Ottawa de cinq pays riverains de l'Arctique a suscité lundi des critiques et des mises en garde, tant de spécialistes de la question que des écologistes de Greenpeace qui fustigent l'exploitation des ressources de la région.

Quelques dizaines de militants de Greenpeace et de l'organisation non-gouvernementale Conseil des Canadiens se sont rassemblées à proximité du lieu de la conférence, à Chelsea près d'Ottawa, pour dénoncer l'exploitation des ressources naturelles de l'Arctique.

Ils ont déployé une banderole dénonçant le «huis clos» des discussions sur l'avenir de l'Arctique.

«Les communautés autochtones, les autres pays concernés ainsi que les groupes environnementaux doivent se trouver à la table des discussions», a déclaré une responsable de Greenpeace Beth Hunter, coordonnatrice de la «campagne océans» de l'organisation.

Il est urgent «d'assurer un avenir viable pour la région de l'Arctique et non d'exploiter ses ressources pétrolières», a-t-elle dit.

De son côté, le professeur Michael Byers, une des principales autorités scientifiques canadiennes sur l'Arctique, a estimé que la réunion devrait chercher un engagement ferme des participants sur le changement climatique.

«Ce que les gens doivent espérer et exiger c'est un engagement explicite sur le problème du changement climatique», a-t-il déclaré.

«Trois parmi les plus grands émetteurs de dioxyde de carbone, les États-Unis, le Canada et la Russie, se trouvent autour de la table pour parler de la région qui est l'épicentre du changement climatique», a dit à l'AFP l'universitaire de Vancouver.

À la réunion participent le Canada, Danemark, États-Unis, Norvège et Russie, soit cinq des huit pays riverains de l'Arctique.

«S'ils n'en parlent pas et s'ils n'abordent pas la réduction des émissions (de gaz à effet de serre), ils ignoreront le plus grave problème de l'Arctique aujourd'hui», a ajouté M. Byers.