Barack Obama s'est attiré les critiques des groupes écologistes, hier, en annonçant l'ouverture de zones protégées à l'exploration pétrolière, un thème cher aux républicains.

«Aujourd'hui, nous annonçons une expansion de l'exploration pétrolière et gazière au large de nos côtes, a dit M. Obama, qui prenait la parole devant un chasseur F-18 à la base Andrews Air Force au Maryland. Cette initiative vise à la fois à combler nos besoins intérieurs en énergie, et à protéger nos ressources naturelles.»

 

Le président Obama a dit avoir pris cette décision après plus d'un an de réflexion. Il a souligné que cette nouvelle politique créerait des emplois et allait permettre aux entreprises américaines de rester compétitives. «Cette décision fait partie d'une stratégie plus large, qui vise à passer d'une économie basée sur les carburants fossiles importés, à une économie qui fonctionne grâce aux carburants américains, et à l'énergie propre.»

L'annonce a été instantanément critiquée par les groupes environnementaux, dont plusieurs ont milité dans la campagne de M. Obama en 2008.

Michael Brune, directeur du Sierra Club, organisation écologiste établie en Californie, a soutenu que cette avenue comportait des risques inutiles.

«Ce dont nous avons besoin, c'est d'un engagement ferme en faveur de l'énergie propre, et non davantage d'exploration pétrolière polluante», a-t-il noté. Les sociétés pétrolières, ajoute-t-il, ont déjà accès des millions d'hectares de terres publiques, qu'elles choisissent de ne pas exploiter.

«Nous n'avons pas besoin d'abandonner nos dernières zones côtières protégées pour que ces entreprises fassent plus de profits.»

Pour Morgan Goodwin, organisateur bénévole pour la campagne de Barack Obama aux dernières élections, l'annonce d'hier est un pas en arrière. «Obama a inspiré une nouvelle génération d'électeurs avec ses promesses de changement. Les jeunes pourraient décider de ne plus aller voter s'ils concluaient qu'Obama n'est pas capable de tenir ses engagements», a-t-il noté sur Huffingtonpost.com

Républicains insatisfaits

Les régions concernées par l'annonce sont situées au large de la côte atlantique du sud des États-Unis, dans l'est du golfe du Mexique, et en Alaska.

Fait intéressant: ces zones sont presque toutes situées au large d'États qui ont voté pour John McCain à la dernière élection présidentielle. Les républicains avaient fait campagne sur le thème de l'indépendance énergétique dans ces endroits, et insisté sur les éventuelles retombées économiques.

Qu'à cela ne tienne, les dirigeants républicains ont critiqué le geste du président, qui ne va pas assez loin selon eux.

«Le président continue de défier la volonté populaire et d'interdire l'exploration pétrolière dans de vastes portions de la côte pacifique et de l'Alaska», a dit John Boehner, président de la minorité républicaine à la Chambre des représentants.

En campagne électorale, Barack Obama n'a pas rejeté l'idée d'ouvrir les zones protégées à l'exploration, mais a signalé que cela ne résoudrait pas le problème de l'importation et de l'utilisation des hydrocarbures. Des plateformes de forage sont actives depuis des années au large des côtes américaines.

Hier, plusieurs observateurs ont estimé que le président avait pris cette décision afin d'élargir ses appuis au Congrès en vue d'un projet de loi en préparation au sujet de la lutte contre les gaz à effet de serre.