Le couvert forestier mondial a diminué de 3,1% entre 2000 et 2005, les forêts boréales ayant compté pour environ un tiers de cette perte, révèle une étude publiée lundi et fondée sur des observations satellitaires. Le Canada a perdu 160 000km2 de forêts pendant cette période et se classe au deuxième rang des pertes, toutes proportions gardées.

La perte brute de couvert forestier est définie dans cette recherche comme résultant de causes naturelles, comme des incendies provoqués par la foudre, et d'activités humaines.

Des estimations précises du couvert et de perte du couvert forestier sont indispensables dans le cadre des efforts de comptabilité des émissions de dioxyde de carbone (CO2), l'un des principaux gaz à effet de serre, et pour élaborer des modèles climatiques, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datée du 26-30 avril.

Au total, cette perte a totalisé 1 011 000 km2 de 2000 à 2005 soit en moyenne 0,6% par an. Le couvert forestier mondial était de 32 688 000 km2 au début de l'étude.

Les forêts boréales, qui se situent dans l'Arctique et comptent pour 26,7% du couvert forestier de la planète -le deuxième plus important-, ont accusé la plus forte réduction sur cette période de cinq ans, soit 4% dont les deux tiers ont résulté d'incendies d'origine naturelle, précisent ces chercheurs des Universités du Dakota du Sud et de l'État de New York.

Les forêts tropicales humides, qui recouvrent 11,5 millions de km2 et représentent la plus grande superficie boisée de la Terre, ont perdu 2,4% de leur couvert, soit 27% de la perte totale.

Les forêts tropicales en zone sèche -7,13 millions de km2, soit 21,8% des superficies boisées du monde- ont diminué de 2,9% de 2000 à 2005, ce qui a représenté 20,2% des pertes forestières totales.

Enfin, les forêts des zones tempérées -5,2 millions de km2- ou 16,1% du total mondial en 2000 ont perdu 3,5% de leur couvert, soit 18,2% du total de la planète sur cette période.

Par continent, l'Amérique du Nord avec un couvert forestier de 5,8 millions de km2 en 2000 a subi la plus forte perte durant cette avec 5,1% (295 000 km2), soit 29,2% de la perte mondiale.

L'Asie et l'Amérique du Sud ont perdu deux fois moins en proportion de leur surface boisée avec 2,8 et 2,7% respectivement. Ces pertes ont compté pour 23,7 et 22,6% du total entre 2000 et 2005.

Par pays, le Brésil, deuxième État en termes de couvert forestier (4,6 millions de km2, essentiellement de la forêt tropicale) derrière la Fédération de Russie (5,12 millions de km2) a subi la plus forte réduction de sa forêt durant cette période, à savoir 165 000km2 (3,6% du total).

Le Canada avec une superficie en forêt de trois millions de km2, est au second rang pour les pertes avec 160 000km2, mais cela représente 5,2%.

Parmi toutes les nations ayant plus d'un millions de km2 de superficie forestière, les États-Unis ont accusé en proportion la plus forte diminution de leur couvert forestier avec 6%, suivis par le Canada (5,2%). La République démocratique du Congo a subi la plus faible perte en proportion de ses surfaces boisées, à savoir 0,6%, soit 10 000km2 sur un total de 1,6 million de km2 en 2000.

Pour pouvoir caractériser de façon plus détaillée et dynamique les changements du couvert forestier mondial, des efforts de surveillance sur le terrain doivent être mis en oeuvre pour identifier précisément les causes des pertes forestières et également mesurer les taux de récupération, estiment les auteurs de l'étude.