Des «couloirs verts» de quelques mètres de large, d'une longueur maximale de 1,5 kilomètre, pourraient permettre d'améliorer du tiers la protection de la biodiversité dans l'île de Montréal, montrent les travaux préliminaires d'un biologiste de l'Université McGill.

«C'est une solution qui marche déjà en Europe», explique Andrew Gonzalez, en entrevue en marge du Sommet sur la biodiversité, organisé par le Conseil régional de l'environnement de Montréal au centre Gelber, dans Côte-des-Neiges. «On voit même des tunnels sous les autoroutes urbaines, qui servent principalement aux amphibiens trop lents pour éviter les voitures.»

En 1998, M. Gonzalez avait publié dans la revue Science une étude qui avait démontré que les couloirs verts étaient efficaces. Si des fragments de forêts étaient reliés, le nombre d'espèces bondissait du tiers.

«Pour couvrir toutes les espèces d'animaux, on parle de plusieurs dizaines de mètres, voire d'une centaine de mètres, explique M. Gonzalez. Mais pour les petites espèces, par exemple des papillons, on peut penser à quelques mètres.»

Selon les calculs du biologiste montréalais, si les fragments de forêts de l'île étaient regroupés grâce à des couloirs ayant au maximum 100 mètres, il y aurait 324 écosystèmes. Si les couloirs pouvaient aller jusqu'à 1000 mètres, on arriverait à 34 écosystèmes. Et avec des couloirs de 1500 mètres, il y aurait huit écosystèmes.

Pour unifier tous les fragments de forêts, les couloirs devraient avoir une longueur maximale de 2500 mètres. Cela ne signifie pas que tous les couloirs auraient cette longueur, seulement le plus grand.

Que ferait-on dans les quartiers résidentiels, par exemple au nord du mont Royal, l'un des deux pôles importants de couloirs - avec l'ouest de l'île - sur la carte de M. Gonzalez? «On peut penser à des petites oasis vertes situées non loin l'une de l'autre, ou alors à une succession de cours de résidences privées.» Pour les autoroutes comme la 40, il faudrait des tunnels ou des petits ponts, semblables à ceux que l'on voit au-dessus de la Transcanadienne dans les Rocheuses.

Le Sommet sur la biodiversité a été hier l'occasion de la présentation, par le maire Gérald Tremblay, d'une «déclaration en faveur de la biodiversité et du verdissement».