De nombreuses espèces de poissons, d'oiseaux et de mammifères sont menacées par la catastrophe écologique dans le golfe du Mexique. Le Fish and Wildlife Service des États-Unis recense plusieurs espèces à risque.

«Cette région possède l'une des plus grandes concentrations d'écosystèmes marins sensibles du monde», a rappelé à l'AFP Doug Rader, de l'ONG Environmental Defense Fund.

On craint pour l'emblème de la Louisiane, le pélican brun. En novembre dernier, il a été retiré de la liste des espèces en péril. Ce grand oiseau vient de commencer sa période de reproduction. Même s'il est établi dans les marais, il pourrait être contaminé par les poissons et les végétaux qu'il consomme.

Autre symbole fort de la catastrophe: on a trouvé vendredi le premier oiseau enduit de mazout, un fou de Bassan. Plusieurs autres oiseaux migrateurs nichent dans les zones humides de la région et sont donc à risque, comme l'aigrette roussâtre, type de héron, le canard brun, la sterne royale et le pluvier à collier interrompu.

S.O.S. dauphins

On craint aussi pour certains groupes de grands dauphins. C'est cette espèce qu'on voit dans les films et les aquariums des parcs. Il en existe un peu partout dans le monde, mais les quelques groupes présents dans le golfe du Mexique pourraient disparaître. Aussi menacées: les femelles cachalots, qui se rendent dans le Golfe près du delta du Mississippi avec leur progéniture, et les thons rouges du Nord, qui se reproduisent dans le Golfe le printemps. On s'inquiète aussi pour quelques types de tortues de mer qui habitent la région et vont sur les plages du Mississippi, de l'Alabama et de la Floride.

De nombreux autres poissons sont en danger. «Près de la surface, la mer est comme une autoroute pour les larves qui suivent le courant vers les zones de frai situées plus loin, a ajouté M. Rader à l'AFP. C'est dans cette zone de surface que le pétrole est le plus toxique et que les animaux sont les plus sensibles, et cela pourrait balayer toute une génération de vivaneaux, de mérous et d'autres poissons.»