Un bris mécanique sur une ferme a provoqué le déversement de 100 000 litres de purin dans une rivière, en Estrie, à moins d'un kilomètre d'une usine de traitement de l'eau.

Qualifiée de «sérieuse» par le ministère de l'Environnement, la fuite survenue à Val-Joli est désormais maîtrisée. Elle cause toutefois bien des maux de tête aux résidants de la région, inquiets pour la qualité de leur eau.

 

«C'est une concentration assez importante, a indiqué Yvan Tremblay, coordonnateur régional des mesures d'urgence pour le ministère de l'Environnement. Des déversements d'excréments animaux dans les cours d'eau, il y en a au Québec. Mais dans des quantités semblables, et si près d'une usine de filtration, c'est très rare. Heureusement, d'ailleurs.»

C'est un résidant de Val-Joli, près de Sherbrooke, qui a alerté les autorités vendredi soir. Une odeur nauséabonde l'a convaincu que quelque chose ne tournait pas rond. Le ministère de l'Environnement a ensuite pu constater l'ampleur des dégâts: d'un élevage de veaux s'écoulait le purin directement dans la rivière Watopéka.

Les spécialistes du Ministère sont vite parvenus à arrêter la fuite, mais 100 000 litres de purin étaient déjà dans la rivière.

À un kilomètre de là, en aval, se trouve l'usine de filtration d'eau de Windsor, une ville de 5500 habitants. Rapidement, le Ministère a constaté que l'eau qui parvenait à l'usine était contaminée.

Le taux d'ammoniac de l'eau avoisinait hier 0,8 mg/litre contre 0,1 mg/litre habituellement. Il a donc fallu traiter l'eau en conséquence, et demander aux résidants de la faire bouillir par mesure de sécurité.

«Mais déjà, la qualité de l'eau est stable, et on pense que ça devrait rentrer dans l'ordre demain (aujourd'hui)», a expliqué M. Tremblay.

Une cinquantaine de poissons morts jonchaient les berges de la rivière, hier. Le purin siphonne l'oxygène présent dans l'eau et asphyxie les poissons.

Selon Yvan Tremblay, il ne reste plus qu'à attendre. «On ne peut pas sortir le purin de l'eau, car il est soluble», a indiqué l'expert du ministère de l'Environnement.

«Il ne reste plus qu'à laisser la nature travailler pour nous», a-t-il expliqué.