Le déversement de diésel survenu lundi à la suite de l'échouage d'un navire aux écluses de Sainte-Catherine, en Montérégie, est «davantage dû à un problème mécanique qu'à une erreur humaine», affirme CSL, propriétaire du bâtiment.

Selon l'entreprise, l'incident est survenu après que le Richelieu, un vraquier de 217 mètres transportant du blé, ait connu un problème mécanique à son approche de l'écluse. L'équipage a alors jeté l'ancre pour freiner le navire. «Les forts vents auraient alors poussé le navire, qui serait passé sur une de ses ancres, perforant la coque au niveau d'un réservoir», a indiqué en après-midi le vice-président de CSL, Claude Dumais.

L'eau du fleuve aurait alors pénétré dans le réservoir et poussé le fioul vers le haut. Une quantité indéterminée d'hydrocarbure s'est alors échappée par les évents situés sur le pont du navire. «À cause du vent et des conditions météo, il a été impossible de contenir la fuite», a ajouté M. Dumais.

La brèche dans la coque a été colmatée vers 2h du matin. Le carburant n'aurait cependant pas fui par cette brèche, la pression d'eau l'empêchant de descendre vers le fond.

CSL, incapable pour le moment d'indiquer quelle est l'ampleur du déversement, affirme que la majorité du contenu de 200 tonnes d'huile est demeuré dans le réservoir. Les spécialistes d'Environnement Canada et du ministère de l'Environnement du Québec n'étaient pas plus en mesure de déterminer combien de litres de carburant se sont échappés du navire. Vers midi mardi, Environnement Canada a cependant assuré que la zone de déversement était «circonscrite». «Nous ne sommes plus en train de courir après le pétrole, nous savons où il se trouve», a précisé la porte-parole Sonia Laforest. L'opération de nettoyage, compliquée par le temps pluvieux, se déroulera sur plusieurs jours.  

CSL paiera pour le nettoyage

«CSL assumera la pleine responsabilité pour le nettoyage» des berges souillées par la pétrole, a assuré M. Dumais. La municipalité de Sainte-Catherine a quant à elle assuré, tôt mardi, que l'eau potable de son réseau d'aqueduc n'est pas affectée par le déversement.

Un bateau d'Environnement Canada parcourait en matinée les rives à la recherche d'animaux affectés par le pétrole. «Si nous voyons des oiseaux souillés, nous allons les récupérer et les nettoyer, mais pour l'instant, nous n'en avons pas vu», a indiqué Sonia Laforest.

«C'est quand même un milieu vivant. Il y a des pêcheurs qui viennent ici. Nous avons vu des grands hérons, des canards et des mammifères terrestres sur le bord des rives. Nous allons donc nous assurer que toutes les mesures sont prises pour protéger ces milieux sensibles», a ajouté Mme Laforest.

Même s'il est trop tôt pour connaître l'impact réel de l'incident sur la faune et la flore locale, le porte-parole du ministère de l'Environnement du Québec estime qu'il est exagéré de parler ici de «catastrophe environnementale». «Il faut remettre les choses dans leur contexte. C'est une situation qui est sérieuse, mais nous prenons les moyens pour la contrôler», affirme le porte-parole Yvan Tremblay.

Enquête en règle

Le Bureau de la sécurité des transports mènera, comme le veut le protocole, une enquête complète pour déterminer les causes précises de l'accident. CSL estime que le bas niveau de l'eau n'a pas joué dans l'accident. «Le capitaine (du Richelieu) est canadien et a une grande expérience de la voie maritime du Saint-Laurent», a assuré M. Dumais. Le navire, enregistré au Canada, a été conçu pour la navigation sur le fleuve Saint-Laurent.

Le navire avait connu des problèmes avec un injecteurs quelques heures avant de connaître une panne subite en approche des écluses, mais CSL soutient que les deux événements ne sont pas liés.

La voie maritime du Saint-Laurent a été fermée à la circulation de navires jusqu'à nouvel ordre.