Le premier ministre Vladimir Poutine, en visite dans une base de scientifiques du grand nord de la Russie, s'est interrogé sur l'influence de l'activité humaine sur le changement climatique, ce qui lui a valu une mise au point immédiate de la part d'une chercheuse allemande.

«Le changement climatique intervient-il parce que la Terre respire, vit, laisse échapper du gaz -du méthane- ou à cause de l'influence de l'activité humaine?», a-t-il dit, devant les caméras de la télévision russe, lors d'une visite sur l'île de Samoïlovski, dans l'extrême nord de la Iakoutie (Nord-Est).

«Il y a 10 000 ans, les mammouths ont commencé à mourir (...) à cause du réchauffement climatique, de l'élévation du niveau des océans et de la réduction des pâturages. Ils sont venus ici, sur les îles. Et tout ça est arrivé sans une influence humaine», a-t-il observé.

Une chercheuse allemande, Inken Preuss, membre d'une expédition scientifique d'étude du climat à laquelle M. Poutine rendait visite, a alors expliqué au premier ministre que l'humanité était bien le facteur principal du réchauffement actuel, selon l'agence russe Interfax.

«L'utilisation de différents carburants a un effet bien plus grand sur le climat que les rejets (naturels) de méthane que vous avez vus», a souligné la scientifique.

«Ce qui se passe maintenant, c'est du jamais vu. Et l'être humain est à l'origine d'une contribution très importante au changement climatique», a expliqué Mme Preuss, dont les propos n'ont pas été retransmis par la télévision russe.

En 2003, Vladimir Poutine, alors président, s'était attiré les foudres d'associations écologistes en estimant, dans un trait d'humour, qu'un réchauffement de deux ou trois degrés serait bon pour la Russie car on «dépenserait moins pour les manteaux de fourrure et les vêtements chauds».

Plus sérieusement, il avait aussi estimé que cela permettrait une hausse de la production agricole.

La Russie a traversé en juillet et en août la pire canicule de son histoire, qui a notamment provoqué de graves feux de forêts et la perte, selon les prévisions du gouvernement, d'un tiers de la récolte de céréales.