Une importante sécheresse sévit dans l'Etat d'Amazonas, où le niveau de l'Amazone est au plus bas, et pourrait battre son record historique de 1963, ont indiqué mercredi les autorités brésiliennes.

Mardi, le niveau de l'eau de l'Amazone à Manaus, la capitale régionale, était de 19,34 mètres, soit quatre centimètres de moins que le niveau enregistré à la même date de 1963, a précisé à l'AFP le Service géologique du Brésil (CPRM).

Les météorologistes estiment qu'après les inondations record de 2009 dans la région, la sécheresse pourrait y être cette année pire qu'en 1963, mais il faudra attendre la fin de la saison sèche en octobre pour faire le bilan.

«En octobre 1963, le niveau de l'Amazone était descendu à 13,64 mètres alors que le niveau moyen est de 23,35 m», a précisé un chercheur du CPRM.

La presse brésilienne a rapporté mercredi que dans le lit asséché du Quarenta, un affluent de l'Amazone, qui traverse le centre de Manaus, les enfants jouaient au football après l'école. Cette «cour» des maisons sur pilotis, normalement inondée par les eaux, est maintenant un espace couvert d'ordures, selon la presse.

Mais la situation est plus dramatique à quelque mille kilomètres de Manaus, où sept communes de la région du fleuve Jurua, pratiquement à sec, sont isolées, la navigation étant devenue impossible.

«Nous avons envoyé aux autorités des rapports sur la situation critique dans la région. Il y a des communes qui ne sont pas accessibles à pied et nous avons besoin d'hélicoptères», a expliqué le maire d'une de ces communes au quotidien Folha de Sao Paulo.

Ceux qui ont connu la sécheresse à Manaus en 1963 ont néanmoins affirmé que la situation était moins grave dans la capitale régionale aujourd'hui car il y a la possibilité de trouver de l'eau minérale ou d'avoir recours aux camions citernes. A l'époque, il fallait trouver des puits ayant encore de l'eau, dans la banlieue de Manaus, a déclaré l'architecte Joao Texeira, 74 ans, membre de la Fédération des industries de l'Etat d'Amazonas.

«La sécheresse affecte la navigation mais aujourd'hui nous pouvons prendre des avions si besoin est», a-t-il ajouté.

En 1963, Manaus comptait environ 200 000 habitants contre près de deux millions aujourd'hui.