La vie d'un oiseau n'est pas de tout repos. Prédateurs, maladies, disparitions d'habitats, pollution: autant de facteurs qui ont une influence majeure sur le taux de survie des oiseaux. Par contre, les cas de mortalité massive sont la plupart du temps attribuables à des phénomènes météorologiques.

Dans son ouvrage The Audubon Society Encyclopedia of North American Birds, l'auteur John K. Terres rapporte de nombreux cas de désastres attribuables aux conditions météorologiques. Il signale notamment celui d'une grande volée d'oies des neiges qui a été frappée par un éclair qui a tué du même coup une cinquantaine d'oiseaux.

La grêle a déjà aussi tué des milliers d'oiseaux au cours d'un seul orage. Dans les années 50, en Alberta, plus de 150 000 canards, oies ainsi que leurs petits ont été tués au cours d'une tempête, sans compter des milliers d'oiseaux chanteurs qui n'ont pu être dénombrés. Les coups de froid, les orages violents, les grands vents perçoivent régulièrement un lourd tribut parmi les oiseaux. Terres mentionne notamment une tempête de neige mouilleuse survenue lors de la migration printanière du plectrophane lapon dans l'Iowa et le Minnesota. On estime que des millions d'oiseaux sont morts. Sur deux lacs gelés, on a alors trouvé pas moins de 750 000 carcasses de plectrophanes.

Les ouragans et les tornades font aussi des ravages. Dans le golfe du Mexique, la période des ouragans survient habituellement en pleine période de migration d'automne. Il est fréquent que les oiseaux soient tués par la force des vents ou encore détournés vers une destination dont ils ne pourront revenir vivants en raison de la distance. Il y a quelques années, des dizaines de milliers d'hirondelles et de martinets ramoneurs ont été repoussés vers le nord par un ouragan, aussi loin qu'à Terre-Neuve au mois de novembre, ce qui a condamné du même coup tous ces oiseaux à une mort certaine.

Les périodes de froid printanières peuvent aussi avoir un impact considérable sur les oiseaux insectivores. Surpris par plusieurs jours consécutifs de temps frais au moment de leur arrivée sur leur territoire de reproduction au printemps, une foule d'oiseaux, notamment des hirondelles, vont mourir de faim faute d'insectes à se mettre dans le bec. Au point parfois de provoquer d'importantes chutes de population.