Le Canada, la Russie et les États-Unis ont grandement sous-estimé l'importance de leurs activités de pêche dans l'Arctique, selon une nouvelle étude réalisée par l'Université de Colombie-Britannique (UCB).

Et à mesure que les changements climatiques créent un passage dans l'océan le plus nordique de la planète, la pression exercée sur cet écosystème fragile ne fera qu'augmenter, ajoute le rapport.

Les experts du centre de recherche sur les pêcheries et du département des sciences de la terre et des océans de l'UCB ont analysé les résultats en tonnes de poissons rapportés par les pays entre 1950 et 2006. Ils ont conclu que le total des prises des pêcheurs canadiens, russes et américains était 75 fois supérieur aux chiffres officiels soumis à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Grâce à des données obtenues de plusieurs sources, les chercheurs se sont penché sur les activités de pêche au nord de la Sibérie, dans les eaux de l'Alaska et dans l'Arctique canadien.

Leur étude suggère que la pêche à petite échelle, souvent à des fins de subsistance, avait permis de tirer quelque 950 000 tonnes de poisson des eaux arctiques sur une période de 56 ans. Cette donnée est beaucoup plus élevée que les 13 000 tonnes rapportées par les trois gouvernements.

Ottawa n'a rapporté aucune prise pour cette période, alors que les chercheurs ont conclu que 94 000 tonnes de poisson avaient été pêchées.

«Notre travail révèle un manque de prudence par des gouvernements canadiens, russes et américains dans leurs tentatives de compréhension des besoins alimentaires et des pêcheries des communautés nordiques», a affirmé Daniel Pauly, en charge du groupe de recherche.

«La question est maintenant de savoir si nous devrions permettre l'expansion des activités de pêche dans l'Arctique.»