Dans ce que des écologistes qualifient de «belle victoire», un territoire de 200 hectares situé à cheval sur les villes de Longueuil et de Boucherville deviendra sous peu un refuge faunique.

Le bois du Tremblay est l'un des derniers refuges de la rainette faux-grillon, une espèce menacée par l'étalement urbain. Pour assurer le maintien de son habitat, le conseil municipal de Longueuil a demandé mardi soir la protection du lieu par Québec.

«J'ai écrit ma première lettre au sujet de ce bois à la Ville de Longueuil il y a 15 ans presque jour pour jour, a expliqué hier Tommy Montpetit, président de l'organisme Sauvons nos boisés et nos milieux humides. Après tant d'années, c'est le premier grand pas pour reconnaître définitivement un statut au bois du Tremblay. Je suis extrêmement heureux.»

Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) a maintenant la voie libre pour protéger la partie du bois qui appartient à Longueuil, soit environ 200 des 380 ha de la forêt. Le reste appartient à la Ville de Boucherville ainsi qu'à des propriétaires privés. Longueuil protégeait déjà sa part du bois, mais la protection qu'offrira Québec sera supérieure.

Au Ministère, la nouvelle est bien accueillie. «On est très contents. On est déjà en train de préparer les dossiers pour les envoyer à Québec», a dit Jean-Philippe Détolle, chef de l'unité de gestion Montréal et Montérégie au MRNF.

Quand Québec aura donné son aval, le bois du Tremblay deviendra le neuvième refuge faunique de la province. Il restera ouvert au public, assure M. Détolle, et des activités d'interprétation pourront toujours avoir lieu.

La rainette faux-grillon est la plus petite espèce de grenouille du Québec. Elle n'est plus présente qu'en Montérégie et en Outaouais. Québec l'a désignée «espèce vulnérable» en 2000. Elle est surtout menacée par la perte de son habitat, lequel est lentement mais sûrement grugé par l'étalement urbain.