Le ministre Pierre Arcand n'a pas digéré un article du quotidien Le Monde sur «l'obstination maniaque à détruire l'environnement» dont fait preuve le Québec.

Dans un texte publié au lendemain du dévoilement du Plan Nord et intitulé «Alerte au Québec», le journaliste et écrivain Hervé Kempf écrit: «Sans doute observe-t-on sur toute la planète la même obstination maniaque à détruire l'environnement. Mais on ne connaît pas d'autres lieux où elle soit aussi concentrée qu'au Québec - dans une ambiance au demeurant délétère de corruption, de conflits d'intérêts et de financement du parti au pouvoir. (...) Le Québec est assailli par un capitalisme bien décidé à ne pas laisser une seule parcelle de ressource minérale à l'abri de la recherche du profit.»

À l'entrée d'une réunion des députés libéraux, hier, le ministre de l'Environnement a dit ne prêter aucune crédibilité à cette critique. «C'est un article d'un monsieur qui s'appelle Hervé Kempf qui met en doute l'existence de ben Laden. Vous comprenez que j'ai du mal à prendre ça au sérieux», a lancé Pierre Arcand.

Le 2 mai, l'animatrice de Radio-Canada Christiane Charette avait demandé à M. Kempf, de passage à Montréal, de commenter la mort d'Oussama ben Laden, survenue la veille. «Je me demandais si ben Laden existait. Donc on va considérer que ben Laden existe et que, donc, il a été» tué, avait-il répondu.

«Vous commenciez à en douter? a répliqué Christiane Charette.

- Non, c'était une sorte de fantasme. Il y a beaucoup d'histoires autour de ben Laden, et j'espère qu'à l'avenir, les historiens sauront nous raconter la vérité autour du 11 septembre, d'Al-Qaïda et de ben Laden.»

M. Kempf faisait la promotion de son nouveau livre L'oligarchie, ça suffit, vive la démocratie. Il est également l'auteur de Comment les riches détruisent la planète.

Au cours de son bref point de presse, Pierre Arcand a fait des reproches au quotidien Le Monde. «Quand j'étais ministre des Relations internationales, à chaque visite de M. Charest à Paris, il y avait toujours un article du Monde qui dénonçait le Québec», en particulier au sujet de sa politique environnementale. «Je ne sais pas qui a intérêt à faire ça. (...) Est-ce que ce sont des groupes? Est-ce que ce sont des gens? Je n'ai jamais pu savoir à l'époque», a-t-il souligné.

M. Arcand a été titulaire des Relations internationales de décembre 2008 à août 2010.