Un nouveau parc national de 3200 kilomètres carrés, deux fois la superficie du parc du Mont-Tremblant, sera créé en territoire cri, a annoncé ce matin le premier ministre Jean Charest, avec la création de la réserve de parc national Assinica.

Selon M. Charest, l'annonce s'inscrit dans la foulée du Plan Nord, mais en fait la création du parc était prévue dans l'accord de la Paix des Braves, intervenu en 2002.

« Le Plan Nord s'appuie sur l'alliage des trois pierres angulaires du développement durable, soit la prospérité économique, l'épanouissement des communautés et la protection de l'environnement. Le parc national Assinica permettra d'assurer la pérennité de ses richesses naturelles et culturelles, tout en plaçant la nation crie au coeur de son développement », a déclaré le premier ministre dans un communiqué.

Au total, trois communautés cries demandaient la création d'un parc 13 000 km2 dans cette région qu'on appelle la Vallée de la Broadback.

L'annonce d'aujourd'hui répond-elle aux trois communautés, ou seulement celle d'Oujé-Bougoumou? Impossible de la savoir au moment d'écrire ces lignes.

Selon le grand chef des Cris, Matthew Coon-Come, l'annonce de ce matin « démontre, de façon très tangible, le potentiel extraordinaire du nouveau partenariat et du rapport renouvelé entre la nation crie, le gouvernement et le peuple du Québec lorsque nous décidons de travailler ensemble ».

Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, afffirme de son côté que «contribue directement à l'atteinte de notre objectif de consacrer, à terme, 50 % du territoire du Plan Nord à des fins autres qu'industrielles ».

Selon le gouvernement, le territoire de la réserve de parc national Assinica abrite plusieurs espèces de plantes et d'animaux, dont deux espèces fauniques qui ont été désignées vulnérables au Québec, soit le caribou forestier et le pygargue à tête blanche.

Le territoire a été découpé en partie à même celui de la Réserve faunique d'Assinica, où toutefois la coupe forestière est les projets miniers sont autorisés, comme dans toutes les réserves fauniques.

« Plusieurs sites archéologiques sont également répertoriés sur le territoire, particulièrement autour des lacs plus étendus et des principales rivières, qui ont formé autant de corridors de déplacement pour les nations autochtones depuis des siècles. Ces plans d'eau couvrent d'ailleurs plus du cinquième de ce territoire, qui compte aussi de nombreux milieux humides, dont plusieurs tourbières », affirme-t-on.