Plusieurs pays, dont le Canada et le Vietnam, ont fait échouer un projet visant à inscrire l'amiante chrysotile sur une liste de substances dangereuses de la Convention de Rotterdam, un accord de l'ONU obligeant les exportateurs à se plier à certaines exigences.

Les États parties de la Convention de Rotterdam, qui prennent toujours leurs décisions par consensus, s'étaient réunis cette semaine à Genève pour décider en particulier si l'amiante chrysotile, utilisée pour l'isolation et la protection contre le feu, doit être soumis à ces règles.

«Un produit chimique, l'amiante chrysotile, n'a pas été accepté» par les États parties, a déclaré Michael Stanley-Jones, porte-parole du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), lors d'un point presse.

«Plusieurs pays ont déclaré (...) avoir des difficultés à inclure la chrysotile, dont le Canada, l'Ukraine, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Vietnam», a-t-il dit.

Interrogé par l'AFP, un représentant du gouvernement canadien, Henry Lau, a indiqué que son pays «préconise depuis plus de trente ans l'utilisation sécuritaire et contrôlée du chrysotile, tant au pays qu'à l'étranger».

«Des examens scientifiques confirment manifestement que les fibres de chrysotile peuvent être utilisées sans danger dans des conditions contrôlées», a-t-il ajouté.

Pour sa part, M. Stanley-Jones a expliqué que le projet sera réexaminé lors de la prochaine réunion de la Convention de Rotterdam en 2013.

Il a par ailleurs souligné que les pays s'étaient en revanche mis d'accord cette semaine sur l'inscription de deux autres substances toxiques: l'aldicarb et l'alachlor, utilisés dans certains produits phytosanitaires.

Selon la Convention, l'exportation de certains produits chimiques et pesticides dangereux ne peut être réalisée que si le pays importateur a donné préalablement son accord en toute connaissance de cause, après avoir reçu du pays exportateur toutes les informations utiles concernant sa dangerosité.

Au cas où un pays déciderait d'accepter de tels produits chimiques, la Convention en facilite l'utilisation moyennant l'établissement de normes d'étiquetage, la fourniture d'une assistance technique et d'autres formes de soutien.

Une quarantaine de produits sont soumis à cette procédure, entrée en vigueur en 2004.