Les autorités fédérales ont donné un chèque en blanc à Hydro-Québec pour la réfection d'une centrale nucléaire, a dénoncé jeudi un groupe environnemental.

Nature Québec croit qu'une évaluation environnementale aurait été nécessaire pour déterminer les impacts du projet, qui constitue selon lui une reconstruction.

Le directeur général Christian Simard croit que le Bureau d'audiences publiques en environnement et l'Agence canadienne d'évaluation environnementale auraient dû se prononcer sur le sujet.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a annoncé, mercredi, le renouvellement pour cinq ans du permis d'exploitation de la centrale, qui prévoit aussi sa rénovation. Le permis autorise aussi l'installation de stockage de déchets radioactifs.

M. Simard a estimé qu'il aurait peut-être mieux valu une autorisation d'une durée plus courte, comme un an, pour ensuite déterminer si la réfection peut aller de l'avant.

«Peut-être qu'elle aurait pu faire une autorisation sur un an et après ça, d'ici là, donner le «go» ou «no go», mais donner sur cinq ans c'est donner un chèque en blanc», a-t-il dit dans une entrevue.

M. Simard, qui fait partie du comité exécutif du collectif Sortons le Québec du nucléaire, considère que la reconstruction de la centrale nucléaire est une aberration économique et écologique.

Citant les dépassements de coûts pour la réfection d'une centrale au Nouveau-Brunswick, M. Simard a déclaré qu'il vaudrait mieux démanteler l'installation afin d'éviter qu'elle génère davantage de déchets, dont l'élimination est problématique.

«Ça demeure pour nous, avec l'expérience du Nouveau-Brunswick, une aberration économique et écologique et de santé publique que d'aller avec la réfection de Gentilly-2», a-t-il dit.