La patronne de l'organisme onusien chargé du changement climatique a exprimé mardi son regret de voir le Canada se retirer du Protocole de Kyoto, et souligné qu'Ottawa n'en restait pas moins obligé d'agir contre le réchauffement planétaire.

Christiana Figueres, chef de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, s'est dite surprise que le Canada ait choisi d'annoncer sa décision juste après que 190 pays étaient parvenus avec difficulté à un accord à Durban.

«Je regrette que le Canada ait annoncé son retrait et je suis surprise par la date choisie», a indiqué Mme Figueres dans un communiqué.

«Que le Canada fasse ou non partie du Protocole de Kyoto, aux termes de la Convention il a une obligation légale de réduire ses émissions et une obligation morale, vis-à-vis de lui-même et des générations à venir, de jouer un rôle de leader dans l'effort global», a-t-elle poursuivi.

«Les pays industrialisés dont les émissions (de gaz à effet de serre) ont augmenté considérablement depuis 1990, ce qui est le cas du Canada, se trouvent en position affaiblie pour demander aux pays en développement de réduire leurs émissions», a encore fait valoir Mme Figueres.

Le Canada est devenu lundi le premier Etat à se retirer du Protocole de Kyoto, affirmant qu'il cherchait ainsi à éviter d'avoir à payer des pénalités de 14 milliards de dollars.

Mais il reste, comme pratiquement tous les pays du monde, partie à la Convention-cadre des Nations unies, mise en place par le sommet de Rio qui avait appelé en 1992 à une action internationale contre le réchauffement du climat.

Todd Stern, l'émissaire américain aux négociations sur le climat, dont le pays était jusque là la seule puissance industrielle rejetant Kyoto, a refusé de commenter la décision du Canada, «un pays souverain qui prend seul ses décisions».

«Les États-Unis, comme vous le savez tous, n'adhèrent pas à Kyoto, donc ce n'est pas quelque chose que nous allons critiquer ou commenter», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse téléphonique.

Plusieurs pays, dont la France et la Chine ont critiqué le retrait d'Ottawa, tout comme les écologistes canadiens.