L'actualité nous habitue aux catastrophes environnementales et aux méfaits de la pollution, mais l'année 2011 a malgré tout apporté son lot de bonnes nouvelles. Petit tour d'horizon de sujets qui sont peut-être passés inaperçus cette année.

La pollution climatique commence à avoir un prix

Alors que la diplomatie climatique fait (au mieux) du sur-place, l'idée de mettre un prix à la pollution climatique avance. La tendance actuelle nous mène vers un monde plus chaud de 3,5 degrés Celsius en 2100, bien au-delà des 2 degrés que les scientifiques considèrent comme la limite maximale à respecter pour éviter des changements climatiques catastrophiques. Cette limite de l'atmosphère et des écosystèmes à absorber le carbone émis par les humains commence à avoir de plus en plus d'échos dans la sphère économique. En 2011, l'Australie a lancé une taxe sur le carbone. L'Europe, déjà à l'avant-garde de la politique climatique, a imposé des frais pour les rejets en gaz à effet de serre des transporteurs aériens. Et le Québec a confirmé son intention de lancer un marché du carbone avec la Californie et peut-être d'autres États ou provinces.

La conservation de milieux naturels avance en Montérégie

En dépit de la pression immobilière, il est encore possible de créer des aires protégées en Montérégie, à proximité de Montréal. L'organisme Nature-Action a franchi en 2011 le seuil des 5000 hectares de milieux naturels protégés en Montérégie. Les plus récents ajouts: 230 hectares de bois en zone agricole dans la ville de Brossard et 12 hectares en zone blanche (constructible) à Sainte-Julie, sur un terrain adjacent au parc national du Mont-Saint-Bruno. Cela s'ajoute à la décision de Longueuil, annoncée au début de l'année, de protéger la plus grande partie (200 hectares) du Boisé du Tremblay. De quoi encourager ceux qui militent pour la conservation de milieux naturels ailleurs dans la région, notamment à Boucherville et à Carignan. Il reste d'ailleurs beaucoup de travail à faire pour protéger la biodiversité des îlots que sont devenus le mont Saint-Hilaire et le mont Saint-Bruno. Sans couloir forestier les reliant à des bassins plus vastes de forêts et de milieux humides, plusieurs espèces d'animaux et de plantes typiques du sud du Québec qui y ont trouvé refuge demeurent fragiles.

Le plan métropolitain d'aménagement est adopté

Longtemps vue comme dysfonctionnelle, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a fait un geste majeur cette année en adoptant son Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD). Ce plan ne mettra peut-être pas fin définitivement à la spéculation immobilière en zone agricole, mais il rend très officiel le constat suivant: il est inutile et nuisible à l'échelle de la région de continuer de convertir des terres cultivables en zones habitées, commerciales et industrielles. Il y a suffisamment d'espace déjà zoné pour la construction dans la région pour satisfaire les besoins jusqu'en 2031. Surtout que le PMAD indique qu'il faut concentrer les nouvelles zones d'habitation et d'activités autour des axes de transports en commun. Toute demande de dézonage aura donc une importante présomption contre elle. D'autant plus que le PMAD affirme que la région doit se doter d'une «trame verte et bleue», un réseau de milieux naturels entourant la région. Cela aura des conséquences très positives pour la conservation de milieux naturels, notamment à Vaudreuil-Dorion et à Châteauguay/Léry, où deux grandes forêts étaient visées par des projets immobiliers.

Des dizaines de centrales au charbon vont fermer aux États-Unis

L'administration Obama a tenu bon devant les lobbys industriels et réussi à imposer de nouvelles règles antipollution beaucoup plus strictes aux centrales thermiques au charbon. La décision a été jugée historique par les écologistes aux États-Unis, mais elle contribuera aussi à la qualité de l'air dans le sud du Québec. En effet, une bonne part du smog dans la province est attribuable à la pollution en provenance des plus anciennes centrales au charbon du Midwest. Il y en a des douzaines qui ne répondent même pas aux premières normes de pollution édictées sous le président Nixon en 1970! La nouvelle règle de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) vise la pollution au mercure, mais fera baisser, par ricochet, la pollution de dioxyde de soufre (SO2), ingrédient du smog, et aussi les émissions de gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre. Tout cela parce qu'il ne sera pas rentable de mettre ces vieilles centrales à jour et qu'elles vont tout simplement fermer. C'est un peu (beaucoup) à cause du bas prix du gaz naturel dû... à l'abondance de gaz de schiste.

la Découverte de centaines de nouvelles espèces

La biodiversité est attaquée de toutes parts, mais en même temps, elle ne semble pas avoir de limites. En 2011, plus de 200 espèces ont été découvertes dans le seul delta du Mékong, dont des plantes carnivores capables de digérer des souris. Un superprojet de barrage a d'ailleurs été mis sur la glace dans la région en raison de son impact sur la biodiversité. Plus de 50 nouvelles espèces ont été identifiées au Costa Rica, dont un crabe terrestre géant. Trois cents autres aux Philippines. On a même trouvé une nouvelle espèce de singe en Amazonie et de dauphin en Australie. La National Geographic Society signale plusieurs nouvelles espèces de requins et de raies. Un comité international de biologistes réuni par un institut de l'Arizona State University a dressé la liste des 10 nouvelles espèces les plus intéressantes de 2011. Parmi celles-ci: une araignée qui tisse des toiles de 25 mètres au-dessus de ruisseaux à Madagascar; une bactérie mangeuse de fer découverte sur l'épave du Titanic; une blatte sauteuse en Afrique du Sud; et la première espèce de champignon poussant sous l'eau, en Oregon.

Voir la liste complète à: https://species.asu.edu/Top10