Froid, neige, verglas, gadoue: peu de choses arrêtent les adeptes du vélo d'hiver qui sont de plus en plus nombreux au Québec. Tous des fous, dites-vous? Bien déterminés à prouver le contraire, une centaine de cyclistes pédalent sur les routes de la province cette fin de semaine.

Dans le cadre de la dixième édition de l'Action citoyenne à vélo, organisée par ENvironnement JEUnesse, des cyclistes de Québec, Sherbrooke, Gatineau, Montréal et Saguenay réalisent des boucles de 200 kilomètres pour inciter les Québécois à enfourcher leur vélo pendant la saison froide. Ils souhaitent ainsi sensibiliser la population à l'importance d'adopter de saines habitudes en matière de transport. L'Action citoyenne à vélo a crû de manière importante au cours des dernières années, passant de deux cyclistes, lors de la première édition, à près d'une centaine, dix ans plus tard. À Montréal, samedi matin, une trentaine de cyclistes ont mis le cap sur Deux-Montagnes pour ensuite revenir à Montréal, dimanche.

«S'il y avait plus de vélos l'hiver, il y aurait moins de smog, moins de trafic, observe le comédien Emmanuel Bilodeau, mordu de vélo quatre saisons et porte-parole de l'événement. Ça décongestionne les rues, ça améliore la qualité de l'air.» Selon lui, plus d'efforts pourraient être faits par les municipalités, notamment en déneigeant davantage de pistes cyclables l'hiver. «Il n'y a pas de raison qu'on n'encourage pas ça, déclare-t-il. Il pourrait y avoir autant de cyclistes l'hiver que l'été si les gens sentaient qu'ils sont bienvenus.»

Plus difficile de rouler l'hiver? «C'est plutôt une question d'adaptation, note Laurence Hamelin, présidente d'honneur de l'événement. D'un point de vue mécanique et au niveau de l'habillement, je sais exactement ce qui me convient maintenant. Le plaisir croît avec l'expérience.»

Comme les automobilistes, les cyclistes doivent eux aussi adapter leur conduite l'hiver, note Emmanuel Bilodeau, qui enfourche presque chaque jour son vélo muni de pneus à clous pour se rendre au centre-ville. «Des fois les rues rétrécissent, il y a des bandes de glace, de la neige, remarque-t-il. Mais, dans ce temps-là, je change de trajectoire, j'embarque sur le trottoir, je débarque de mon vélo. Il faut accepter que ce soit plus long. Il faut rouler plus lentement.» Et être courtois, note David Savoie. «Il faut être courtois et prendre notre place aussi, dit le cycliste. On a le droit d'être sur les routes.»

Pour ceux qui ont envie de sortir leur vélo du cabanon, Vélo Québec y va de quelques conseils: https://www.velo.qc.ca/fr/reseau/velo-hiver.