Des icebergs commencent à se détacher de la grande plaque glaciaire de Wilkins, à la suite de la rupture début avril d'un pont de glace reliant le continent Antarctique à l'île Charcot, a rapporté mardi l'Agence spatiale européenne (ESA).

«Les images satellite montrent que les icebergs ont commencé à se détacher de la face Nord de la plaque glaciaire de Wilkins, montrant que cette immense plaque a commencé à devenir instable», selon le communiqué de l'ESA.

Les données satellitaires montrent que les premiers icebergs se sont détachés de la plaque, qui mesure 16.000 km2, le 24 avril.

«Une estimation grossière laisse penser que 700 km2 de glace de la plaque Wilkins ont été perdus», selon l'ESA.

Contrairement au pont de glace, dont la rupture avait été rapide, la perte de morceaux de glace devrait durer plusieurs semaines. Elle est le résultat de zones de fractures qui se sont formées sur la plaque de Wilkins au cours des 15 dernières années.

«Huit plaques glaciaires le long de la péninsule antarctique ont montré des signes d'amenuisement au cours des dernières décennies. Il ne fait aucun doute que ces changements sont imputables au réchauffement climatique de la péninsule antarctique, qui a été le plus rapide de l'hémisphère Sud», a expliqué David Vaughan du British Antarctic Survey, cité par l'ESA.

Selon ce scientifique, la plaque Wilkins va fournir un «laboratoire vivant nous permettant de comprendre comment la banquise répond au changement climatique».

Grâce à l'utilisation conjointe des données du satellite radar TerraSAR-X et d'images du satellite Envisat, la communauté scientifique dispose aujourd'hui d'outils inégalés pour observer ce phénomène.