Souhaitant mieux coordonner leurs efforts dans la lutte contre les changements climatiques, les groupes environnementaux de la planète ont décidé de se regrouper et de faire de Montréal l'épicentre de cette nouvelle alliance internationale.

Le gouvernement Charest, Équiterre et Montréal international ont annoncé lundi la création du tout nouveau secrétariat de la Campagne internationale action climat (CIAC), dont le quartier général s'établira dans la métropole.

Ce bureau, où n'oeuvreront que quatre employés, aura pour mandat de coordonner certaines des plus importantes activités militantes à venir aux quatre coins de la planète dans la prochaine année : Bangkok et Barcelone (rencontres préliminaire sur le climat), Pittsburgh (G-20), New York (assemblée des Nations Unies), etc.

L'objectif est d'accroître la pression sur une douzaine de pays connus pour leur timide engagement en faveur d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin qu'ils s'engagent à ratifier un accord international ambitieux, lors de la Conférence de Copenhague qui se tiendra du 7 au 18 décembre prochain.

Nommément, le Brésil, l'Inde, l'Arabie saoudite, la Pologne, le Japon et le Canada se retrouvent dans cette liste.

«L'objectif est que ces pays s'entendent sur un accord international, à Copenhague, a précisé la ministre québécoise de l'Environnement, Line Beauchamp. Pour cela, nous devons rejoindre certains États clés, certains États stratégiques, afin de les convaincre de l'importance d'une telle entente.»

Idée d'Équiterre

L'idée de créer la Campagne internationale action climat a été lancée par Équiterre en 2006. Le Québec a ensuite accepté de verser 300 000 $, l'année suivante, afin qu'elle se concrétise. Après quoi la principauté de Monaco, le gouvernement britannique et certaines grandes fondations internationales ont accepté de se joindre à l'effort, qui se chiffre aujourd'hui à environ 10 millions de dollars.

Le gouvernement fédéral, pour sa part, n'a rien versé, ce qui lui a d'ailleurs attiré certaines critiques, lors du point de presse des différents partenaires.

La création du secrétariat du CIAC s'inscrit dans une vaste campagne appelée tcktcktck (à prononcer tic, tic, tic, comme une horloge), qui doit prendre de l'ampleur au fur et à mesure que la conférence de l'ONU sur les changements climatiques approchera.

Une vingtaine de groupes font partie de cette coalition, dont Oxfam, Greenpeace, le Conseil mondial des églises, Global Humanitarian Forum, Union of Concerned Scientists et le Pew Environment Group.

Il existait déjà des regroupements, comme Kyoto plus, Power Up et le Réseau action climat, mais les groupes environnementaux estimaient nécessaire de mettre sur pied une coalition dont l'unique mandat est d'encadrer le travail sur le terrain : manifestations, mobilisation, etc.

«Le constat est qu'il manquait quelque chose, à l'international, pour s'assurer qu'il y ait un accord en décembre, qu'il soit ratifié et mise en oeuvre rapidement», a précisé Steven Guilbeault, d'Équiterre.

Les bureaux du secrétariat seront situés au centre-ville et déménageront éventuellement dans la future Maison du développement durable, qui sera construite rue Sainte-Catherine, à côté du Théâtre du Nouveau Monde.

Par ailleurs, Greenpeace a frappé un grand coup, lundi en Europe, en publiant à la fois une fausse édition du International Herald Tribune (50 000 copies, principalement à Bruxelles) ainsi qu'un faux site web, en tout point pareil à celui du journal (on y retrouve même de fausses publicités, à s'y méprendre).

En manchette de cette édition datée du 19 décembre 2009, on aperçoit les chefs d'État de France, Nicolas Sarkozy, et d'Allemagne, Angela Merkel, tout sourire à la suite d'un accord ambitieux survenu à Copenhague...