Près d'un quart de la population mondiale est menacée par des inondations en raison de la fonte des glaces dans l'Arctique, a déploré mercredi le Fonds mondial pour la nature (WWF), en marge de la Conférence sur le Climat qui se tient à Genève jusqu'au 4 septembre.

En 2100, le niveau des océans aura monté de plus d'un mètre, mettant en danger les populations qui vivent près des côtes, alerte le WWF dans une étude publiée mercredi. «Actuellement, l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la Terre dans son ensemble, ce qui constitue une menace pour la planète entière», prévient le responsable de la politique climatique du WWF Suisse, Patrick Hofstetter, cité dans un communiqué.

Car la planète semble confrontée à un processus inéluctable. À mesure que l'étendue de la glace diminue et que la surface des océans progresse, la quantité d'énergie solaire absorbée augmente. «Ce qui fait monter davantage les températures», indique l'étude.

En outre, le réchauffement climatique libère de grandes quantités de méthane, des gaz à effet de serre, dans la région polaire, alors que ces dernières étaient jusqu'ici «emprisonnées dans la glace». Cet effet contribue, à son tour, à l'accélération de la fonte des glaces arctiques.

«Nous ne pouvons briser cette spirale infernale des dangereuses rétroactions du système climatique qu'en réduisant fortement les émissions de gaz à effet de serre et en réussissant à maintenir le réchauffement global en-dessous de 2°C», estime M. Hofstetter.

«Pour cela, il faut que les pays industrialisés réduisent d'au moins 40% leurs émissions de CO2 d'ici à 2020», poursuit-il.

C'est justement sur cette question que les chefs d'État et de gouvernement devront trouver un terrain d'entente en décembre à Copenhague. L'accord doit succéder au Protocole de Kyoto dès 2013.

Il doit permettre de réduire la progression des émissions de gaz à effet de serre qui risquent de conduire à un réchauffement global pouvant aller jusqu'à 6,4°C à la fin du siècle, selon les prévisions du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).