La présence du président américain Barack Obama à la conférence sur les changements climatiques à Copenhague ne change rien à la position du Canada: Stephen Harper ne s'y rendra que si une rencontre des leaders est convoquée.

La Maison-Blanche a annoncé hier matin que le président Obama se rendra à Copenhague le 9 décembre, la veille de son passage à Olso, en Norvège, où il recevra son prix Nobel de la paix.

 

«Le premier ministre va aller à Copenhague si tous les leaders majeurs y vont pour une réunion des leaders, a dit le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas. Jusqu'à maintenant, c'est un sommet à niveau ministériel. Le Canada sera représenté par le ministre (Jim) Prentice.»

M. Soudas a ajouté que plusieurs des leaders majeurs n'ont pas encore annoncé s'ils seraient présents, dont ceux de la Chine et de l'Inde.

Hier en Chambre, l'opposition officielle libérale a sommé le premier ministre de s'y rendre. «Il y a 10 jours, le premier ministre promettait de participer à la conférence de Copenhague à condition que d'autres chefs d'État confirment d'abord leur présence. Soixante-cinq d'entre eux l'ont fait», a souligné le critique en matière d'environnement, David McGuinty.

Outre le président américain, la plupart des dirigeants européens ont déjà confirmé leur présence à la conférence internationale qui se déroule du 7 au 18 décembre. Le premier ministre du Québec, Jean Charest, y sera aussi. Par ailleurs, M. Obama se présentera à la table de négociations avec une ébauche de plan: des cibles de réduction des émissions, ce que le Canada a refusé de faire. Les États-Unis avancent maintenant des objectifs de réduction de 17% sous les niveaux de 2005, d'ici 2020.

Offensive du Bloc

Le Bloc québécois a par ailleurs entrepris de réduire en pièces la position du gouvernement canadien sur la scène internationale. Dans une lettre envoyée au secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Yvo De Boer, le Bloc démolit la position d'un gouvernement «qui n'a pas hésité à renier ses obligations internationales» et qui «restreint au maximum les mesures prises pour limiter les émissions de gaz à effet de serre».

«La position défendue par le Canada ne reflète pas la volonté d'une très grande majorité de Québécois, qui espèrent des mesures musclées. Cette position ne correspond pas non plus à celle des parlementaires fédéraux qui ont exigé, par un vote majoritaire à la Chambre des communes, que le Canada fasse valoir à Copenhague une position constructive», écrivent le chef bloquiste, Gilles Duceppe, et le porte-parole en matière d'environnement, Bernard Bigras.

«Il faut combler le déficit démocratique qui sera exprimé à Copenhague par ce gouvernement, a souligné M. Bigras en entrevue à La Presse. Le but, ce n'est pas de discréditer le gouvernement canadien, le but, c'est de faire comprendre à la communauté internationale que ce gouvernement ne défend pas une position qui est majoritaire, non seulement dans la population canadienne, mais aussi au Parlement.»

 

Copenhague 101

Du 7 au 18 décembre, les dirigeants du monde entier convergent vers Copenhague, au Danemark, pour la conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Ils doivent alors négocier un nouvel accord international sur le climat remplaçant le protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012. Des pourparlers se tiennent depuis six mois sur la question, mais aucune entente n'est encore intervenue.