Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le président français Nicolas Sarkozy participaient vendredi à un sommet du Commonwealth à Trinidad-et-Tobago, largement consacré au réchauffement climatique, à 10 jours de l'ouverture de la conférence de Copenhague.

Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen, hôte du sommet de l'ONU sur le climat (7-18 décembre), est également présent.

Les débats ont été ouverts par la reine Elizabeth II, souveraine britannique et chef du Commonwealth.

«L'inquiétude que suscite la menace sur notre environnement n'est pas nouvelle, mais c'est à présent un défi mondial qui mettra en danger la sécurité et la stabilité de millions de personnes dans les années à venir», a déclaré la reine.

Le secrétaire général de l'Assemblée plénière du Commonwealth, Kamalesh Shama, a pour sa part appelé les pays membres «à partager les responsabilités pour préserver la planète», lors de son discours inaugural.

C'est la première fois qu'un président français est invité à un sommet de cette assemblée composée essentiellement d'anciennes colonies de l'ex-empire britannique.

M. Sarkozy devait s'exprimer dans l'après-midi devant tous les participants du sommet, réunis à huis-clos, pour leur demander d'agir vite et fort contre le réchauffement climatique, comme il l'avait fait la veille à Manaus, lors d'un sommet des pays amazoniens.

L'Assemblée plénière du Commonwealth, qui compte 53 membres, constitue un nouveau forum pour aborder la délicate question des préoccupations divergentes des pays développés et des autres concernant les mesures à adopter pour limiter la production de gaz à effet de serre.

Aux côtés de poids lourds industrialisés ou en développement --Grande-Bretagne, Canada, Inde ou Afrique du Sud--, le Commonwealth rassemble en effet de petites nations directement menacées par les effets du réchauffement, Maldives, Tuvalu ou Vanuatu.

«Il ne faut pas être pessimiste sur les résultats du sommet» de Copenhague, a affirmé devant l'assemblée le Premier ministre de Trinidad, Patrick Manning.

Alors que le pessimisme dominait depuis quelques semaines sur les résultats à attendre du sommet, le processus a repris des couleurs avec les annonces de propositions chiffrées du président américain Barack Obama et des autorités chinoises pour limiter leurs émissions de CO2.

Pékin a annoncé jeudi vouloir baisser son «intensité carbonique» (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45% d'ici 2020 par rapport à 2005. La veille, Washington avait présenté, sur la même année de référence, des objectifs de réduction de ses émissions de 17% en 2020 et 42% en 2030.

A Manaus, le président Sarkozy et son hôte brésilien, le président Luiz Inacio Lula da Silva, s'étaient félicités de ces déclarations.

Elles sont «extrêmement encourageantes pour faire de Copenhague un succès», avait affirmé M. Sarkozy. «Je veux rendre hommage au courage du président Obama qui a fixé des objectifs» en matière de lutte contre le réchauffement de la planète, avait-il insisté.

«Il y a une semaine, il semblait que le sommet de Copenhague pouvait être un échec» mais aujourd'hui, les Etats-Unis et la Chine présentent «des objectifs chiffrés, même si ce n'est pas les chiffres que j'aurais souhaité», avait de son côté affirmé le président Lula.