Des sénateurs qui négocient à la chambre haute un projet de loi de réduction des gaz à effet de serre, ont indiqué jeudi qu'ils allaient s'aligner sur l'objectif du président Barack Obama de réduire les émissions de CO2 de 17% en 2020 par rapport au niveau de 2005.

Un projet de loi présenté fin septembre au Sénat fixait comme objectif une réduction des gaz à effet de serre un peu plus ambitieuse: 20% en 2020 par rapport au niveau de 2005.

Le démocrate John Kerry, son collègue républicain Lindsey Graham et l'indépendant Joe Lieberman, ont fait cette annonce jeudi lors d'une conférence de presse où ils présentaient les «grandes lignes» d'un nouveau projet de loi contre le réchauffement climatique au Sénat.

Par ailleurs, comme l'administration, les sénateurs envisagent une réduction des gaz à effet de serre de 80% par rapport au niveau de 2005 d'ici à 2050.

«C'est un point de départ», a déclaré le sénateur Kerry en ajoutant que les nouvelles propositions ont été adressées au président Barack Obama, et que les négociations entre sénateurs allaient se poursuivre pour obtenir l'adoption d'un texte au Sénat en 2010.

La Maison Blanche a salué jeudi l'annonce faite par les trois sénateurs. «Le président pense qu'il s'agit d'un développement positif en direction d'un accord non-partisan, unifié et fort au Sénat américain», a indiqué la présidence américaine dans un communiqué.

L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a décrété lundi que les émissions de gaz à effet de serre jugées responsables du réchauffement constituaient aussi une menace pour la santé publique.

«Cette semaine avec l'EPA (...) l'administration Obama a envoyé un message clair à propos de la menace grave que représente le changement climatique pour la santé publique», a dit M. Kerry. «Ils ont aussi envoyé un message clair au Congrès: bougez-vous!», a ajouté le sénateur démocrate.

Parmi les autres nouveautés incluses dans les «grandes lignes» présentées jeudi, figure un renforcement des mesures en faveur de l'énergie nucléaire aux Etats-Unis.

Ce dernier point était l'une des principales revendications des républicains. «On me dit qu'il faudra construire 117 nouvelles centrales (nucléaires) pour arriver à l'objectif de 17%. Cela va prendre du temps de construire 117 centrales, mais si on peut commencer à en lancer six ou huit dans un futur proche (...) nous allons créer des millions d'emplois», a dit le sénateur Graham.

Les sénateurs se sont montrés optimistes sur les chances de leur proposition de franchir l'obstacle du Sénat en obtenant les 60 voix sur 100 nécessaires à l'adoption du texte. En l'état «nous n'avons pas les 60 voix. Mais il y a plus de 60 élus au Sénat qui sont susceptibles de voter +oui+ à un moment donné», a affirmé le sénateur Lieberman.

La Chambre des représentants a déjà adopté en juin un projet de loi de réduction des gaz à effet de serre avec un objectif de réduction de 17% en 2020.

En affichant leur nouveau projet, les sénateurs espèrent renforcer la position du président Obama qui doit se rendre à la conférence internationale sur le climat à Copenhague la semaine prochaine.

Le projet prévoit également des mesures en faveur de la séquestration géologique du dioxyde de carbone et du recours au forage pétrolier en mer.