La décision d'Ottawa de se retirer du protocole de Kyoto a suscité les critiques non seulement au Canada, mais également à l'étranger. Paris a regretté «une mauvaise nouvelle pour la lutte contre le changement climatique» alors que Pékin a jugé que la direction prise par le ministère fédéral de l'Environnement était «regrettable» et «allait à l'encontre des efforts de la communauté internationale».

«L'annonce du retrait du Canada du protocole de Kyoto est une mauvaise nouvelle pour la lutte contre le changement climatique», mais «il n'est pas question de relâcher nos efforts et de briser la dynamique de l'accord de Durban qui forme un ensemble cohérent», a dit aux journalistes le porte-parole du ministère des Affaires étrangères françaises, Bernard Valero.

Le Canada est devenu lundi le premier État à se retirer du protocole de Kyoto, affirmant que cet accord «ne fonctionnait pas» et que la «plateforme de Durban» représentait le chemin de l'avenir.

Le retrait du Canada du protocole de Kyoto «va à l'encontre des efforts de la communauté internationale et est regrettable», a quant à lui déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Liu Weimin lors d'un point de presse régulier.

Premier émetteur de GES au monde, la Chine, en tant que pays émergent, n'est pas concernée par les contraintes de réductions d'émissions prévues par Kyoto.

De retour de la conférence sur le changement climatique de Durban, en Afrique du Sud, le ministre fédéral de l'Environnement Peter Kent a justifié cette décision notamment par le fait que le Canada, dont les émissions ont fortement augmenté, courait le risque de devoir verser des pénalités de 14 milliards de dollars s'il restait signataire du protocole.

Le protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, est le seul outil juridique contraignant limitant les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement de la planète.

Kyoto «ne couvre pas les deux plus grands pays émetteurs, les États-Unis et la Chine et donc ne peut pas fonctionner», a poursuivi M. Kent devant la presse à Ottawa.

Aux termes de cet accord, le Canada s'engageait à réduire en 2012 ses émissions de 6% par rapport au niveau de 1990, mais elles ont au contraire fortement augmenté. Arrivé au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait ouvertement rejeté ses obligations et dénoncé «l'erreur» du gouvernement libéral qui l'avait signé.

Le train de mesures adopté à Durban à l'issue d'incroyables tractations qui ont failli tourner au fiasco, prévoit une feuille de route vers un accord en 2015 (entrée en vigueur après 2020) englobant tous les grands pays émetteurs de gaz à effet de serre, États-Unis et Chine en tête.