L'approvisionnement en eau potable dans les villes côtières pourrait être compromis par le réchauffement de la planète. Mais l'augmentation de la population de ces villes accélère davantage l'épuisement des aquifères (réservoirs naturels d'eau douce) que les changements climatiques, selon une nouvelle étude canadienne.

«Si le niveau de la mer augmente, il y aura plus de pénétration d'eau salée dans les réservoirs souterrains d'eau potable», explique Tom Gleeson, de l'Université McGill, l'un des coauteurs de l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change. «Ce phénomène sera dominant dans les régions peu peuplées. Dès qu'il y a plus de densité, par exemple dans une ville, la surpopulation est un facteur beaucoup plus important dans l'épuisement des aquifères côtiers.»

Au Québec, l'approvisionnement en eau potable est déjà considéré «à risque» à cause du risque d'intrusion d'eau salée dans les aquifères, selon un rapport du ministère de l'Environnement.

L'eau salée n'a pas besoin d'être au-dessus d'une nappe aquifère d'eau douce pour la contaminer. Elle peut percoler dans les sols avec un léger angle et donc atteindre une couche aquifère qui se trouve un peu à l'intérieur des terres.

M. Gleeson a eu l'idée de son étude lorsqu'il travaillait à l'Université de Colombie-Britannique. «Il y avait souvent des histoires de nappes phréatiques contaminées à l'eau salée, dit l'ingénieur civil. Je me suis rendu compte qu'il y avait des études sur l'épuisement des aquifères côtiers à cause de la surpopulation et d'autres sur les risques de la montée du niveau de la mer. Mais personne n'avait pensé à comparer les deux phénomènes pour voir lequel était le plus important.»