Québec estime que la réalisation contestée du parc éolien de Saint-Valentin, en Montérégie, ne sera pas possible dans sa forme actuelle en raison de sa «non-acceptabilité sociale».

C'est ce qu'ont indiqué vendredi la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, et son collègue de l'Environnement, Pierre Arcand, après le dépôt du rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) dans ce dossier.

Le BAPE estime que le projet de la firme Venterre NRG nécessite des modifications, ses avantages semblant inférieurs aux désavantages et risques encourus.

Notamment, le projet gruge un patrimoine agricole de haute qualité «qu'il convient de protéger», selon le BAPE. De plus, le domaine du parc éolien est fréquenté au printemps par un nombre d'oies, de bernaches et d'autres espèces nettement plus élevé que les estimations du promoteur. Plusieurs emplacements d'éoliennes devraient ainsi être revus.

Les risques d'une atteinte à la qualité de vie et à la santé des voisins d'éoliennes sont par ailleurs qualifiés de «réduits» en raison de la distance séparatrice de 750 mètres à Saint-Valentin et de 1000 mètres à Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix.

Le BAPE souligne finalement que la consultation préalable a fait défaut, le promoteur et la municipalité de Saint-Valentin ayant «informé» les citoyens, plutôt que de les consulter de façon ouverte et transparente.

Plusieurs citoyens au sein du Comité Don Quichotte contestent le projet. Les maires des municipalités voisines ont aussi formé une coalition s'y opposant.

Le ministre Arcand signale, dans un communiqué, que le développement durable s'appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement. Il ajoute que, considérant la non-acceptabilité sociale du projet de parc éolien de Saint-Valentin, le gouvernement ne peut donner son aval à sa réalisation.

Quant à la ministre Normandeau, elle rappelle que le gouvernement a choisi de faire de l'énergie un levier de développement économique pour les régions du Québec. Elle précise que le développement de l'énergie éolienne représente une occasion «formidable» de création de richesse pour les régions, mais qu'un tel développement n'est possible qu'avec l'appui du milieu d'accueil.

Rappelons que ce projet vise l'installation et l'exploitation d'un parc de 25 éoliennes occupant une superficie approximative de 31 hectares. Il est situé principalement dans les municipalités de Saint-Valentin et de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix.