On peut économiser des centaines de millions et réduire la pollution tout en créant des milliers d'emplois en remplaçant le mazout par les résidus forestiers pour chauffer les bâtiments, selon une étude dévoilée ce matin.

Les conclusions de cette étude réalisée pour le compte de la Fédération québécoise des coopératives forestières rallient plusieurs intervenants, dont la Fédération québécoise des municipalités et le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement.

Les résidus forestiers, qui font partie de la «biomasse forestière», seraient livrés à des chaudières spécialement conçues installées dans de grands bâtiments institutionnels ou commerciaux. Un tel système existe à l'hôpital d'Amqui.

Selon le scénario de plus faible pénétration de cette technologie, nouvelle pour le Québec mais répandue en Europe, l'utilisation de la biomasse entraînerait des économies annuelles de 47 millions.

Selon le scénario le plus ambitieux, qui implique le remplacement du mazout mais aussi du propane, du gaz naturel et de l'électricité, les économies atteignent 1 milliard en 2035.

L'île de Montréal est exclue de tous ces scénarios parce que les auteurs de l'étude ne jugent pas réaliste de voir des livraisons de copeaux au centre-ville de la Métropole.

Il n'est pas prévu pour autant de couper des forêts pour se chauffer, selon Eugène Gagné, de la Fédération québécoise des coopératives forestières. Il rejoint en cela les écologistes, qui contestent les avantages environnementaux de la biomasse. «On ne doit pas couper la forêt pour faire de l'énergie», dit-il.

Il précise qu'il faut utiliser d'abord les résidus de bois et ensuite les résidus forestiers et utiliser localement la ressource, tout en visant en premier lieu le remplacement du mazout, le carburant fossile le plus polluant, pour maximiser les avantages environnementaux de la biomasse.