L'embauche vendredi dernier d'un chef de cabinet du gouvernement Charest par l'industrie pétrolière et gazière révèle une «proximité inquiétante entre le Parti libéral du Québec et des intérêts particuliers», dénonce le leader parlementaire du Parti québécois, Stéphane Bédard.

Le député de Chicoutimi juge que les explications fournies par Stéphane Gosselin, qui a oeuvré depuis 2008 comme chef de cabinet à l'Environnement, aux Ressources naturelles et au Développement économique, sont «invraisemblables» et  inconcevables». Dans un article publié en manchette de La Presse ce matin, M. Gosselin assure n'avoir «jamais» eu de «rapports» avec l'Association pétrolière et gazière du Québec dans le passé. Il a ajouté n'avoir «jamais» touché au dossier des gaz de schiste.

En marge du caucus du PQ qui se tient aujourd'hui à Salaberry-de-Valleyfield, Stéphane Bédard a qualifié d' « inacceptable en terme éthique » la manière avec laquelle on a annoncé, vendredi dernier, le nouvel emploi de M. Gosselin. « Il est inconcevable que quelqu'un qui oeuvre au développement économique, au Québec, n'ait pas eu de rapports directs avec l'industrie (du gaz de schiste). Si on laisse des gens comme ça être à la solde d'une industrie alors que quelques jours avant, il prenait et recommandait des décisions... pour les Québécois, c'est très inquiétant pour la suite des choses. »

Le PQ demande au commissaire au lobbyisme de reconsidérer son opinion sur cette nomination. Selon un avis obtenu par Stéphane Gagnon, il pourra exercer du lobbying auprès de l'Environnement et des Ressources naturelles mais pas auprès du ministère du Développement économique, dont il était le chef de cabinet vendredi dernier.

«Le commissaire juge à partir des faits qui lui sont donnés, et les explications que M. Gosselin a données sont invraisemblables, dit M. Bédard. On demande au commissaire de faire les vérifications appropriées, de ne pas se contenter d'une seule version.»

Cette nouvelle révélation sur le gouvernement libéral vient jeter le discrédit sur la décision, dimanche dernier, de faire appel au Bureau d'audiences publiques en environnement et de ne pas imposer de moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste, estime le député péquiste. «M. Charest, il va falloir qu'il se réveille. Toutes les décisions qui ont été prises peuvent s'expliquer par une proximité avec l'industrie. C'est un lobbying important qui a été fait: il y a eu depuis plusieurs mois des interventions auprès des décideurs. Les Québécois peuvent avoir l'impression et la conviction que ce qui guide les décisions du gouvernement, ce n'est pas l'intérêt public.»

Quant à la position du PQ sur l'exploitation controversée des gaz de schiste, elle sera connue à la fin du caucus aujourd'hui, ont précisé le leader parlementaire et la chef du parti, Pauline Marois, ce matin.

Photo: Archives PC

Stéphane Gosselin a démissionné vendredi dernier de son poste de chef de cabinet du ministre du Développement économique, Clément Gignac.