Les assemblées publiques d'information visant à démythifier l'exploitation des gaz de schiste ne fonctionnent pas, estime André Caillé. Le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec envisage de réorganiser sa campagne d'information dans une formule où son message passerait mieux.

«Ça ne fait pas la job», affirme sans détour M. Caillé. «Je ne suis pas content des résultats. Il va falloir qu'ils me trouvent autre chose pour qu'on puisse mieux expliquer aux gens ce qu'on fait», a-t-il dit en entrevue à La Voix de l'Est.

Les deux premières assemblées ont été éprouvantes pour l'ancien PDG d'Hydro-Québec. Autant à Bécancour qu'à Saint-Édouard-de-Lotbinière, le porte-étendard de l'industrie du gaz de schiste a été assailli de questions et de commentaires d'opposants. Cette «minorité» a monopolisé les périodes de questions, empêchant les autres personnes présentes de se présenter au micro, accuse M. Caillé. «Il y a beaucoup de gens à Saint-Édouard qui voulaient nous voir, mais qui ne nous ont jamais vus. La salle communautaire était pleine. Ces gens-là avaient des questions et n'ont pas pu les poser.»

Se disant étonné de la popularité du sujet, M. Caillé a donné des directives pour éviter qu'un pareil scénario ne se répète à Saint-Hyacinthe, mardi soir (19h à l'hôtel Les Seigneurs), lors de la troisième et dernière assemblée d'information. «Je veux avoir une plus grande salle. Tous les gens qui veulent venir doivent pouvoir le faire», dit-il.

Le président de l'APGQ a mandaté son équipe de relationnistes, de la firme National, pour organiser de nouvelles rencontres avec les citoyens préoccupés par l'exploitation des gaz de schiste. Le format des rencontres, soutient M. Caillé, devra permettre aux citoyens directement concernés de s'adresser aux experts de l'APGQ. Cela dit, précise-t-il, les assemblées doivent demeurer publiques. «Ça doit être ouvert pour tout le monde. Mais on doit laisser les citoyens poser leurs questions. Ce n'est pas dans le brouhaha qu'on va se comprendre.»

Pour l'heure, dénonce André Caillé, les opposants ont trop occupé le plancher lors des deux assemblées. Dans leur cas, il n'y a rien à faire, conclut-il. «Ils n'en veulent pas, des gaz de schiste. Zéro. Sous aucune considération. Et rien de ce qu'on va dire ne va les convaincre.»

La présence des opposants, croit M. Caillé, et leurs nombreuses interventions au micro, a pour effet d'intimider les autres personnes présentes. «C'est difficile pour Monsieur et Madame Tout-le-monde de prendre la parole après une longue diatribe.»

Par ailleurs, la présence des médias électroniques amplifie l'ardeur des opposants, croit le représentant de l'APGQ. «Dès qu'il y a des micros et des caméras, c'est plus fort; ils se suivent un par un au micro. Ils ne sont pas intéressés par les réponses, seulement par leurs questions. C'est une bonne pépinière pour recruter des députés pour l'Assemblée nationale», lance à la blague M. Caillé.

Jusqu'ici, près de 800 personnes ont assisté aux deux rencontres publiques, selon l'APGQ.